FERMETURE EXCEPTIONNELLE - Christian Boltanski, l'exposition choc "Faire son temps" plonge le Centre Pompidou dans les ténèbres

Centre Pompidou
Du 13 novembre 2019 au 16 mars 2020





C’était un événement très attendu et franchement il faut reconnaître qu’il est à la hauteur de nos attentes. Christian Boltanski nous propose une immersion grandeur nature dans l’œuvre de sa vie, un sanctuaire artistique bien vivant, qui nous accueille au Centre Pompidou par un panneau « Départ »… Et c’est parti donc. Un parcours qui ne se regarde pas mais qui se vit. Faut-il encore présenter Boltanski ? L’une des plus grandes figures de la création de notre temps, marquée par son histoire personnelle et notamment l’expérience de la Shoah, et un demi-siècle de réflexions artistiques sur le rôle de l’artiste dans nos sociétés. Un parcours mélancolique, souvent tragique, parfois ludique et poétique. 35 ans après sa première exposition au Centre Pompidou, l’artiste revient, plus mature, plus fort, plus sage aussi peut-être. Ses œuvres corrosives et personnelles laissent place à des créations plus universelles, interrogeant la mémoire de notre temps, et notre rapport à la vie… autant qu’à la mort. Pas étonnant donc de pénétrer dans un univers nimbé par les ténèbres, dans une exposition conçue comme un passage… un peu comme celui de notre présence sur Terre au fond. « Faire son temps » comme nous dit l’artiste. Dans cette déambulation, nous serons confrontés à la force de l’image, croisant des visages en noir et blanc, ceux de l’artiste ou ceux d’anonymes, des voiles flottant ou projections sur cordes suspendues, errant dans l’espace comme des fantômes qui hantent l’exposition… Ses installations sont de véritables petits théâtres d’ombres, nous rappelant que l’artiste est un metteur en scène obsédé par le temps. Il nous invite à errer dans son œuvre, guidé par des sons étranges, incantations, cris de souffrance ou clochettes libératrices agitées par le vent. 2000 m² qui convient nos sens et nos émotions, et concentrent notre mémoire. Croisez un visage spectral ici, une lumière chancelante par là, les œuvres rayonnent d’une douce lumière, nues au bout de leur fil, pas forcément rassurantes pour autant. Car ces images semblent prêtes à s’éteindre d’une minute à l’autre, dans l’anonymat le plus total. Une réflexion sur le recueillement s’ouvre à nous. Un voyage vers l’au-delà, nous guidant de ses vitrines emblématiques à son album de famille, des habits noirs en lévitation aux reliquaires, jusqu’à ses monuments aux morts, ses boites à biscuit en métal comme autant d’urnes funéraires empilées sur une fragile tour, ses cœurs battants et autres hôtels mémoriels. Autant de traces d’existences qui ne sont déjà plus, un passé recomposé pour ne pas oublier. Nous déambulons librement du « Départ » à l’« Arrivée », à notre rythme, car peu importe la destination, pourvu que le voyage soit beau, et libre. Une œuvre sensible et poétique, macabre parfois, incisive toujours, qui nous invite à explorer la beauté de la mort, et la nécessité du souvenir.

 

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Au Centre Pompidou, Christian Boltanski fait son temps

Mais dans quel monde vit donc Christian Boltanski ? Cela fait près d’un demi-siècle que celui que l’on considère comme l’un des plus grands artistes contemporains français brouille les frontières entre sa vie et son œuvre. Pour cette exposition – qu’il conçoit comme une œuvre d’art à part entière – l’artiste nous propose une expérience sensible du passage vers l’au-delà. Car pour Boltanski, l’art est comme la vie, un passage, qui ne laissera qu’une trace, un souvenir – peut-être ? – de notre humanité.

Dans cette installation monumentale de 2000m², peuplée des fantômes de ses œuvres et de créations inédites, Christian Boltanski nous invite à passer de l’autre côté. Il nous immerge dans un univers singulier, presque familier, tantôt rassurant tantôt angoissant, miroir abandonné du monde réel… Un monde dans lequel le passé fait masse, compactant la mémoire dans des structures de métal ou l’enfermant derrière des vitrines ; un monde dans lequel des voix murmurent d’étranges incantations ; un monde qui conjugue passé, présent et futur. Le visiteur est invité à vivre une expérience extraordinaire, une expérience réversible, celle de l’« après ».

 

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Se rapprochant du théâtre par la mise en scène dans laquelle il nous plonge, l’artiste nous propose un parcours labyrinthique régi par l’éphémère et l’imprévisible. Entre monuments et reliquaires témoins de la disparition des êtres, mythes et légendes permettant à l’imaginaire collectif de se rassurer, les archives du cœur – des milliers de battements de cœurs collectés à travers le monde – font de son œuvre une vaste allégorie de l’éternité.

 This exhibition is among the largest retrospectives ever held in France of the work of Christian Boltanski, one of the most prominent contemporary artists, and encompasses work from throughout his career. Enter installations utilizing light and exploring religious themes, exploring the themes of history, memory, and the vestiges of human existence.


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