De la dentelle pour sauver la planète ?
C’est le pari de l’artiste cambrésien Jérémy Gobé : protéger les coraux grâce à un savoir-faire traditionnel : la dentelle au point d’esprit du Puy-en-Velay.
Il fallait avoir l’œil pour repérer les similitudes entre une broderie française et un exosquelette marin. Cet œil, c’est Jérémy Gobé, artiste plasticien, qui l’a eu. Depuis 2017, il travaille sur un projet innovant qui allie à la fois art et écologie. Le but : aider la régénérescence des coraux, qui pour l’instant pâtit énormément des dérèglements climatiques. « Il faut imaginer que le corail est un animal qui, pour se déployer, expulse des larves (...) qui retombent, se refixent sur le corail, en créant un nouveau tissu qui va se développer et régénérer le tissu. Sauf qu'à cause du réchauffement climatique, le corail est stressé et meurt plus rapidement. Il faut donc augmenter la régénération des récifs, c'est-à-dire de capter plus de larves », expliquait l’artiste en 2019. C’est donc pour cela qu’il a créé le projet Corail Artefact, en ce moment présenté à l’exposition universelle de Dubaï. Sa dentelle, en fibre végétale, et donc biodégradable, présente plusieurs avantages. Comme le corail, elle est rugueuse, souple et transparente. Elle est aussi respectueuse de l’environnement lorsqu’elle se dissout. Mais petit point négatif à l’heure actuelle : elle se dégrade trop vite, sans laisser le temps aux coraux de se développer. Mais l’artiste ne se décourage pas, et compte bien mettre au point une dentelle 2.0 parfaite, qui s’adapte à chaque type de corail !