Exposition Khaled Takreti à la Galerie Claude Lemand : libertés plurielles

Galerie Claude Lemand
Du 12 septembre au 23 octobre 2022

 

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Libre. Khaled Takreti l’a toujours été en ne suivant qu’une seule voie, en ne trouvant qu’un seul remède à ses blessures : la peinture. Ne nous étonnons donc pas que l’artiste, figure incontournable de la scène libano-syrienne, ait constitué ces 40 dernières années une œuvre picturale singulière, un univers visuel transgressif et provocant dans lequel il exprime avec une rare autodérision les travers ou les excès liés à notre société de consommation. En réponse à cette folie humaine, à l’hypocrisie ou à l’horreur de la guerre, Takreti a développé une esthétique unique où il n’hésite pas une seconde à se mettre en scène dans de drôles de compositions. Mais plus important encore, l’artiste conjugue dans son œuvre tragédies personnelles et drames partagés pour brosser un portrait fi dèle du monde qui l’entoure. Ce monde insensé auquel le peintre, nourri par sa double culture et ses nombreux voyages, s’identifie parfois. Si les silences, les blancs, paraissent nombreux dans ses toiles monumentales, ce maître incontesté du pop art oriental sait comment interpeller ses spectateurs sur des sujets aussi variés que sa palette chromatique en distillant son humour sarcastique au fil de son œuvre. La Galerie Claude Lemand, lovée dans le XIVe arrondissement parisien, rend aujourd’hui hommage à cet œil averti célébré à travers toute l’Europe et le Proche-Orient. Une reconnaissance méritée pour cet artiste dont les thématiques universelles touchent bien au-delà des frontières.

 

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FOCUS SUR...
Joujoux, Hiboux, Cailloux

À première vue, tout dans cette œuvre respire l’insouciance : le nom du tableau inspiré d’une célèbre comptine, la palette acidulée et colorée du peintre, la galerie de personnages baroques et pittoresques vêtus de tenues excentriques. Pourtant, quelque chose cloche. Le lien et l’échange entre les personnages semble ici impossible, tandis que les silhouettes s’effacent derrière le jeu des apparences. À moins que ce ne soit ce même visage reproduit inlassablement, celui du compagnon pour qui Khaled Takreti a tout plaqué en venant s’installer à Paris. Un déracinement difficile pour l’artiste qui trouve dans la peinture une forme de thérapie. L’œuvre, présentée actuellement à l’Institut du monde arabe dans le cadre de l’exposition Habibi, Les révolutions de l’amour, incarne une forme de solitude et la difficulté parfois du vivre-ensemble.


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