Exposition Isao Takahate, De l’après-guerre au Studio Ghibli à la Maison de la Culture du Japon à Paris
Maison de la Culture du Japon à Paris
Du 15 octobre 2025 au 24 janvier 2026
Il était l’autre voix du Studio Ghibli. Celle qui chuchotait, contemplait, ralentissait le temps. Tandis que Miyazaki entraînait ses spectateurs dans des mondes échevelés, Isao Takahata leur proposait un retour à l’essentiel. À la douceur d’un vent dans les feuillages. À la gravité d’une luciole en train de mourir. À la beauté d’une goutte d’eau sur un bol de riz.
L’exposition que lui consacre la Maison de la culture du Japon à Paris est une véritable révélation pour celles et ceux qui n’auraient pas encore perçu l’ampleur de son génie discret. Elle retrace, en quatre temps vibrants, un demi-siècle de création, depuis Horus, prince du soleil en 1968 jusqu’à Le Conte de la princesse Kaguya en 2013. Un parcours de vie et de lutte, qui raconte la guerre à hauteur d’enfant (Le Tombeau des lucioles), dessine l’exil intérieur des souvenirs (Souvenirs goutte à goutte), réveille le chant perdu des tanukis face à l’urbanisation (Pompoko).
Takahata ne dessinait pas des héros mais des êtres sensibles, ordinaires, vulnérables. Il faisait de l’animation un art profondément humain, engagé, bouleversant. Au travers de croquis vibrants, de storyboards, de celluloïds et d’extraits de films, nous découvrons cette poésie silencieuse du réel que Takahata sublimait avec une rigueur d’orfèvre. Nous redécouvrons sa révolution esthétique dans les années 1990, lorsqu’il abandonne le réalisme pour l’aquarelle numérique, dessinant des images qui semblent s’évaporer comme des souvenirs.
Se révèle ici un cinéaste nourri de littérature, de peinture, de musique classique. Un chercheur insatiable, aussi à l’aise avec l’anthropologie rurale japonaise qu’avec les technologies les plus innovantes. Un créateur de ponts entre les cultures, entre les générations, entre l’art et la mémoire.
Aujourd’hui, alors que ses films semblent plus actuels que jamais, son œuvre nous rappelle une chose essentielle : que l’animation n’est pas un genre, mais une langue universelle, capable de parler du monde avec tendresse et lucidité.
MAISON DE LA CULTURE DU JAPON à Paris
Du 15 octobre 2025 au 24 janvier 2026
101 bis quai Jacques Chirac, 75015 - M° Bir-Hakeim (6)
Du mar. au sam. 11h-19h, fermé le lun. et dim.
Tarif : 7 € - TR : 5 €