Insolite – « Pink », l’exposition qui met le rose à l’honneur

Voir la (vraie) vie en rose //

Si vous voulez découvrir l’histoire d’une couleur à la fois très appréciée mais aussi très revendiquée, c’est à New York qu’il faut vous rendre. The Museum at Fit, avec son exposition “PINK : the history of a punk, pretty, powerful color” présentée jusqu’au 5 janvier 2019, retrace le destin du rose dans la mode, du XVIIIe siècle à nos jours.

 

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Punk, romantique et engagée, telles seraient les caractéristiques de cette couleur qui est depuis plusieurs années sujet de discorde, du fait de son attachement à la féminité et à la sexualité. Et c’est la mode qui témoigne le mieux de ces problématiques. À travers les 80 pièces exposées, choisies par la curatrice et historienne de mode Valerie Steele, on mesure les changements sociétaux qui gravitent autour de cette couleur.

Et c’est la couturière Elsa Schiaparelli qui lance, en 1937, en première le très féminin « rose schocking ». Avec le développement d’une société et d’une mode plus androgyne, c’est le « millenial pink » qui prend petit à petit sa place avec des créateurs tels que Gucci et Céline. D’autres artistes cependant, s’opposent à cette signification genrée et privilégient le caractère abstrait et symbolique du rose. Pour nous aider à dépasser à notre tour ces idées reçues, l’exposition montre l’utilisation du rose dans d’autres cultures - africaine, indienne et asiatique notamment - qui en font une couleur puissante. De quoi redorer l’image de cette couleur layette, qui sert cependant aujourd’hui à revendiquer certaines causes politiques, comme l’opposition aux propos sexistes de Donald Trump lors de la Marche des femmes en 2017.

Une exposition pleine d’anecdotes et de prises de conscience, qui nous fait prendre du recul sur le détournement de l’esthétique : le rose se retrouve cantonné au genre féminin durant la seconde moitié du XXe siècle seulement, lors de l’avènement de la société de consommation.

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