Que Dieu ait pitié //

Les espagnols auraient-ils un curieux sens de l’humour ? C’est ce qu’on pourrait finir par penser face à la série de restaurations d’objets d’art ratées. Après le fameux scandale de la fresque de l’Ecce Homo laissé entre les mains d’une habitante de Borja pour lui redonner un coup de jeune en 2012 et celui d’une statue en bois de Saint Georges, victime plus récente d’un artiste en herbe de Navarre, c’est aujourd’hui une Vierge du XVe siècle qui a été frappée de plein fouet par une initiative artistique autodidacte au paroxysme du kitsch.

Une paroissienne espagnole a en effet recouvert de peintures – dont le choix des couleurs laisse dubitatif – un ensemble en bois de la Madone, dans une église des Asturies. Si l’approbation du gouvernement régional n’avait pas été donnée, la paroisse avait quant à elle accordé la restauration à la paroissienne fantaisiste qui « aimait dessiner » et qui avait même suivi « quelques cours » indique l’AFP. L’ACRE, l’Association espagnole de préservation du patrimoine artistique, lance un cri d’alarme quant à ces restaurations amateurs, véritable fléau pour l’art sacré du pays. On espère que cette déclaration servira d’avertissement à l’avenir, tandis que la Vierge rose fluo du retable de cette chapelle d’El Ranadoiro couvrira désormais les pèlerins, de son joli regard surligné d’eye-liner.