Kim Chong-Hak, La vitalité au bout du pinceau

Galerie Perrotin
Du 16 mars au 18 mai 2019

Du 16 mars au 18 mai 2019 -
Galerie Perrotin //

On le surnomme «  le peintre des quatre saisons », le peintre coréen Kim Chong-Hak est un peu le Monet contemporain de la Corée, un immense artiste qu’on avait eu la chance d’admirer au musée Guimet l’an dernier, et que l’on peut découvrir en ce moment à la superbe galerie Perrotin à Paris.

Et effectivement, quelle claque ici, face à ses bouquets, ses prairies, ses fleurs aux couleurs acidulées et électriques, une exposition placée sous le signe de la couleur qui inaugure magnifiquement le printemps.

Alors que tous les peintres de sa génération se consacraient au monochrome ou au réalisme politiquement (très) engagé, Kim Chong-Hak, lui, ouvre une nouvelle voie. Au premier contact, on percevra de la fraîcheur, des toiles empreintes de gaieté, de fantaisie et d’une énergie vitale débordante, presqu’enfantine. Mais prenez un peu de recul, quelques pas peuvent suffire, et observez la quasi-abstraction de ses œuvres, des nymphéas modernes, noyés dans la couleur, une peinture presque primitive, marquée par la surcharge de pigments, l'empâtement des matières, les traces de doigts, ou les griffures à même la toile. Ses toiles apparaissent saturées de touches épaisses, sans la moindre respiration ; fleurs, papillons, oiseaux, araignées, et autres insectes peuplent son œuvre.

On entre ici dans une immense prairie, entouré d’un épais tapis végétal, un écrin luxuriant d'un vert dense habité par une pulsation vitale grouillante. Nous sommes à hauteur d’insecte.

Une surabondance végétale et chromatique, se déclinant sur un mode lyrique et symphonique, à la limite de naïveté, comme pour mieux suggérer l'éblouissement du monde, avec des yeux d’enfants. Son lyrisme flirte avec l’abstraction ; l’artiste met au premier rang la couleur, qui pour lui, compte au moins autant que la peinture. A la manière d’un Cézanne contemporain, Kim Chong-Hak affirme son goût pour la construction de la couleur, les formes recloisonnées, comme pour restructurer une nature à mi-chemin entre rêve et souvenir, entre figuration et abstraction, dans une superbe reproduction mentale.

Sa palette juxtapose des alliances improbables comme le rose, le vert, le bleu, le noir, les ocres… On retrouve aussi les influences de Chusa, un calligraphe du XIXe siècle mondialement connu pour l'énergie et la force de son trait. D’autres reconnaîtront son goût pour la broderie ou pour la peinture traditionnelle coréenne très inspirée par les quatre saisons…

Retour à la nature donc, entre tradition et modernité, à la limite de la figuration abstraite, silence et liberté de vivre règnent ici en maîtres.

 

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L’artiste Kim Chong-Hak présente pour la première fois ses œuvres à la galerie Perrotin. Après une carte blanche au Musée Guimet l’été dernier, la galerie offre une nouvelle sélection d’œuvres du peintre coréen, qui sera à Paris pour l’occasion. Ses représentations de la nature, réalisées avec des couleurs lumineuses et des gestes vifs, lui ont valu le surnom de « peintre des quatre saisons ». Artiste reconnu en Corée, il demeure pourtant peu connu en Europe.  

C’est en 1979, lors d’une promenade à Sul Ak, que Kim Chong-Hak tombe sur une petite fleur nommée « fleur qui accueille la lune », pour la première fois, il a l’impression de communiquer avec la nature. Véritable révélation, son dialogue commence avec les éléments végétaux, les saisons ainsi que leur renouvellement. Plus influencé par la nature que l’histoire de l’art, les fleurs, les montagnes et les plaines ont provoqué un déclic important. Artiste figuratif, ses combinaisons de couleurs restent très différentes du monochrome, qui donnent une fraîcheur à ses œuvres.

Son style fusionne la couleur et le trait à la matière, qui sont pour lui indissociables. Un pinceau brut qu’il utilise parfois à l’envers pour gratter, inciser avec le manche. La couleur reste pourtant l’élément le plus remarquable de son travail, si vive et lumineuse qu’elle donne vie à ses motifs fleuris issus du domaine des arts décoratifs de la tradition coréenne. Une diversité de palette qui lui ouvre de nouvelles perspectives et une énergie vitale. Pour Kim Chong-Hak la tradition est le domaine où l’on apprend, et la nature, cette force qui pique. Son œuvre offre une part belle à l’art ancien coréen et à la nature, tel un chaman en quête d’un chemin encore à trouver sans vraiment chercher à se fixer. C’est sans doute pour cela qu’on le surnomme « peintre des quatre saisons », le mouvement perpétuel incarne son souffle d’énergie.

The artist Kim Chong-Hak presents for the first time his works at the Perrotin gallery.His representations of nature, made with bright colors and lively gestures, earned him the nickname "painter of the four seasons".

Nos photos de l'exposition :

 

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