Passée au crible : Calder-Picasso
Musée Picasso
Du 19 février au 25 août 2019
LE "VIDE" EN POINT COMMUN ?
Deux grands noms de l’art réunis dans une même exposition, cela compose une tête d’affiche fort alléchante. Mais quel peut bien être le point commun entre Calder et Picasso ? Réponse : le vide. Il fallait oser. Et effectivement, les deux hommes ont tous deux approfondi les concepts d’espace, de vide et de mouvement des masses. Ils ne se sont en revanche rencontrés que quatre fois de leur vivant et n’ont jamais été amis. Calder fut tout de même surnommé par la presse le « Picasso des États-Unis ». Dans cette exposition, les rapprochements sont chronologiques mais surtout formels, traquant des ressemblances dans les courbes, les lunes et les soleils de chacun ainsi que dans le travail des toiles pliées et découpées. Déjà en 1937, lors de l’Exposition universelle, les deux peintres avaient été exposés côte à côte : Guernica se trouvait à côté de la Fontaine de Mercure. Tout comme en 1937, l’exposition au musée Picasso est un dialogue et une confrontation entre les œuvres des deux artistes. Dès l’entrée, on retrouve l’Acrobate de Picasso faisant face au Lanceur de poids de Calder. Plus loin dans le parcours, les trois Baigneurs de Picasso sont survolés par les nénuphars rouges, suspendus au plafond du sublime hôtel particulier qui accueille le musée. On pardonnera donc volontiers un rapprochement formel un peu opportuniste pour venir admirer deux des artistes les plus célèbres du XXe siècle réunis dans un lieu somptueux.