Sophie Taeuber Arp fût l’une des figures centrales de l’avant-garde du début du XXème siècle. Découvrez son œuvre grâce à l’exposition virtuelle du MoMA.

Sophie Taeuber-Arp fait partie des trop rares artistes femmes à avoir réussi à se faire une place dans l’histoire de l’art, encore très masculine en ce début de XXIème siècle. Figure centrale des avant-gardes de la première moitié du siècle dernier, principalement au sein du mouvement Dada, Sophie Taeuber-Arp a participé au renouvellement en profondeur de l’art moderne. L’exposition du MoMA, accessible en ligne depuis le site Arts and culture de Google, revient sur l’œuvre aux multiples facettes de cette artiste atypique.

Après avoir effectué des études d’art et de design en Allemagne, elle retourne en Suisse, son pays natal, enseigner le design textile à Zurich. C’est là-bas, en 1915, qu’elle fait une rencontre décisive : celle d’Hans Arp, artiste allemand de Strasbourg – l’Alsace est encore sous domination allemande à l’époque – qu’elle va épouser et avec lequel elle va mener une fructueuse collaboration artistique.

Ensemble, ils créent des œuvres hybrides qui font voler en éclats la distinction traditionnelle entre beaux-arts et arts décoratifs. Habitués du Cabaret Voltaire, lieu de rassemblement de l’avant-garde de Zurich, ils participent en 1916 à la création du mouvement Dada. Pendant cette période d’intense créativité, Sophie Taeuber-Arp touche à tout : elle crée des sculptures inspirées par les masques d’Océanie et des collages, peint des aquarelles, tisse des tapisseries colorées, conçoit des décors de théâtre, des marionnettes et réalise des performances dansées.

À partir des années 1920, elle se concentre davantage sur l’architecture et le design d’intérieur. La commande qu’elle reçoit en 1926 pour aménager le salon de thé du Café de l’Aubette à Strasbourg est l’occasion pour elle de réaliser son fantasme de fusion entre art et design. Elle imagine, avec l’aide de Jean Arp Arp et Theo van Doesburg, des salles d’une grande modernité rythmées par des motifs géométriques et des blocs de couleurs qui semblent préfigurer l’esthétique minimaliste et colorée d’un Mondrian.

Les années 1930 marquent sa participation à l’aventure de l’abstraction internationale. Courbes, arcs et motifs géométriques envahissent alors ses compositions qui ne parviennent pas à s’affranchir tout à fait de la figuration. Ses expérimentations modernistes sont brutalement interrompues en 1943, lorsqu’elle décède à la suite d’une fuite de gaz accidentelle.

Conçue comme un diaporama d’une vingtaine de slides, l’exposition offre une introduction concise à l’œuvre de cette artiste inclassable dont l’héritage perdure aujourd’hui encore. Il vous suffira d’une vingtaine de minutes pour découvrir l’ensemble, qui mériterait d’être creusé davantage.