A la loupe - Charles Lacoste, La Main d’ombre
Charles Lacoste, La Main d'ombre, 1896
Imaginez-vous vivre sans électricité – ou même seulement sans éclairage électrique : cela semble très compliqué n’est-ce pas ? Imaginez maintenant qu'on demande aux populations du XIXème siècle d'imaginer l'électricité, et tentez de visualiser ce qu’a représenté pour eux l’avènement de l’éclairage artificiel.
Un changement de paysage et de mœurs qui en a fasciné beaucoup, qui a déplu à certains – comme toujours lorsqu’il s’agit d’avancées technologiques – mais qui fût en tous les cas une modification énorme du mode de vie, si importante qu'elle méritait largement qu'on lui dédie une exposition. Mission acceptée pour le Musée d'Art Moderne du Havre qui nous propose ses "Nuits électriques".
Il n’est pas étonnant que les artistes aient tenté de représenter ces scènes de lumières artificielles dans leurs œuvres ! Cette toile de Charles Lacoste vous semble illustrer une scène des plus banales ? Il n’en était rien pour l’artiste qui cherchait justement à rendre compte de sa fascination pour l’évolution urbaine de son temps. Vous ne voyez toujours pas ? Que sont ces petites tâches jaunes dispersées d’un bout à l’autre de la toile ? Eh oui. Des réverbères. Le symbole le plus évident de la transition formidable du XIXème siècle.
L’homme du XXIème siècle y est tellement habitué qu’il ne prête plus attention à ce qui a été l’une des révolutions les plus importantes de ces derniers siècles.
Pour retrouver notre article sur l'exposition "Nuits électriques" au MUMA, c'est ici !