A la loupe - Josef Pankiewicz, Cab sous la pluie
Joseph Pankiewicz, Cab sous la pluie, 1896
A l’époque du XIXème siècle, l’éclairage artificiel et électrique venait seulement d’être inventé et commençait à peine à se démocratiser dans la vie quotidienne des populations. De fait cette nouveauté était un véritable marqueur d’inégalités financières et sociales, comme nous le prouve si bien la belle exposition "Nuits électriques" du Musée d'Art Moderne du Havre...
Les villes étaient scindées en deux extrêmes : d’une part les quartiers aisés où germaient l’un après l’autre des lampadaires qui illuminaient les rues, d’autre part les quartiers les plus défavorisés qui demeuraient plongés dans l’obscurité. C’est ce second cas qui est ici illustré par Joseph Pankiewicz : on aperçoit au loin, tout en haut à droite dans l’arrière-plan, la lueur des réverbères que quitte l’automobile pour s’enfoncer dans la pénombre des bas-fonds de la ville. A Paris, l’éclairage était encore inégal, parsemé et discontinu.
C’est cette fracture sociale que l’artiste met en avant dans cette œuvre précisément, ne mettant en scène l’électricité que pour mettre en relief ce qu’elle dénonce. Et dans les faits, on imagine fort bien que s’il avait été possible de prendre en photo satellite les villes du monde à cette époque, il aurait été fort intéressant d’étudier la réalité géo-sociale du siècle.
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