Les experts sont formels : De Vinci n'a pas sculpté le buste de la Flora
La science a enfin tranché ! Léonard de Vinci n'a pas sculpté le buste de la Flora. C'est en effet ce qu'a révélé une étude parue récemment dans la revue Scientific Reports, après de nouvelles analyses au carbone 14. Des résultats qui mettent fin à un débat vieux de plus d'un siècle.
En 1909, Wilhelm Bode, directeur général des collections d'arts de l’État allemand, faisait l'acquisition d'un buste réalisé par le maître italien de la Renaissance, Léonard de Vinci, aujourd'hui conservé dans le musée qui porte son nom (Bode Museum). Bode est alors persuadé d'être tombé sur une œuvre authentique du génie italien, au vu du sourire énigmatique du modèle, de sa posture, de ses formes, jusqu'au traitement des drapés. Mais le fameux buste en cire de la déesse du Printemps suscite très tôt la controverse, accusant le directeur des musées d'avoir acheté un faux, ce dont Wilhelm Bode s'est toujours défendu. Le buste de la Flora semble d'autant plus précieux que seul un très petit nombre de sculptures de la main de De Vinci nous sont parvenues. Les curieux s'empressent donc très vite de venir la contempler, tandis que la polémique flambe : deux ans après la première exposition de 1909, plus de 700 articles de presse s'attaquent à la question de l'attribution du buste à De Vinci.
C'est donc seulement en 2021 que la polémique prend définitivement fin : grâce à de nouvelles analyses chimiques et de datation au carbone 14 menées par une équipe de chercheurs du CNRS, il a pu être établi que le buste a été sculpté au XIXe siècle et non à la Renaissance, confortant alors la thèse de nombreux spécialistes qui avançaient déjà à l'époque qu'il s'agissait probablement d'une œuvre du copiste et restaurateur britannique Richard Cockle Lucas (1800-1883). De plus les recherches ont montré que la cire utilisée pour la réalisation du buste est essentiellement composée de blanc de baleine, précieuse substance extraite de la tête de certains cétacés qui servait entre autres à fabriquer des produits de cosmétique ou des bougies et qui fut l'un des principaux moteurs de la chasse aux cachalots au XIXe siècle. Une substance bien trop rare à la Renaissance, invalidant pour de bon l'hypothèse de l'attribution à Léonard de Vinci ou à l'un de des disciples.
Affaire conclue !