L'exposition Énergies Désespoirs remplit d'énergie le CentQuatre

Le CentQuatre
Du 29 mai au 29 août 2021

 

14

Une forêt d’œuvres d’art multicolores envahit les 1000m² de la halle Aubervilliers en une exposition résolument paradoxale, à l’image de l’ambivalence troublante qui affecte l’Homme contemporain. Pas moins de 120 affiches peintes – et non 104 à s’y m’éprendre – explorent deux visions opposées de notre monde, un versant présentant l’effondrement et l’autre, sa reconstruction collective. Vous voilà face à un véritable parti-pris scénographique au parcours recto-verso où 60 peintures de désespoirs en noir et blanc répondent aux 60 peintures d’énergies en couleur, disposées dos à dos. A vous, spectateurs, de choisir le sens de votre traversée. D’un côté, vous serez confrontés au changement global, à la crise de la biodiversité, à l’urgence climatique, aux injustices environnementales, à l’épuisement des ressources, aux pollutions généralisées… ; quant à l’autre, il vous criera que rien n’est perdu, que le meilleur reste à venir – du moins, reste à faire ! Des œuvres pouvant parfois dépasser les 2 mètres de hauteur, à l’énergie créative frappante, aux palettes incandescentes lorsqu’elles ne sont pas menaçantes. Depuis l’anthropocène jusqu’au monde d’après, déambulez entre peurs et espoirs. Là, l’enfouissement de notre biodiversité : une abeille a quitté sa ruche pour un cercueil ; plus loin, résolu, un homme se tire une balle dans le pied, tandis que la Grande Vague de Kanagawa apporte dans ses flots une marée noire de déchets. Retournez-vous, et voyez ce que l’Homme a de juste et bon : amour viscéral pour la nature ; pouvoir de donner la vie, entre autres, par la plantation ; goût pour la justice ; intelligence créative au service de demain… En immersion totale dans ce que la vie a de meilleur comme du pire, vous serez amené à réfléchir au détour des textes qui habillent l’image, abordant les grands enjeux actuels de manière factuelle et rigoureuse, tout en sortant de la paralysie des faits grâce à l'énergie créative ambiante. Une expérience bilatérale qui nous renvoie à nos propres contradictions, et qui nous donne à faire un petit pas – si ce n’est un grand – en dehors.

Réservation obligatoire

Vous aimerez aussi…

zGwPtmzw
  • Gratuit
  • Contemporain

Susanna Inglada, le dessin debout au Drawing Lab

Du 13 février au 10 mai 2026
Drawing Lab

Susanna Inglada réinvente le dessin en art sculptural et politique : silhouettes fragmentées, papier et céramique dévoilent violence, pouvoir et résistance.

  • Contemporain
  • Gratuit

Emily Mason, et si on libérait l'abstraction ?

Du 10 janvier au 14 mars 2026
Galerie Almine Rech

L’abstraction peut tonner, s’imposer, envahir l’espace. Emily Mason a choisi l’exact inverse. L’exposition qu’Almine Rech consacre à cette figure majeure de la scène américaine révèle une peinture débarrassée du vacarme héroïque des années 1950, une œuvre qui avance par lumière plutôt que par emphase.

Étienne Bossut, Laocoon, 2003, © Étienne Bossut- Adagp, Paris, 2025. Collection Frac Île-de-France. Photo Aurélien Mole
  • Contemporain
  • Insolite

Le syndrome de Bonnard, ou le doute comme moteur

Du 14 février au 19 juillet 2026
Frac Ile-de-France : Le Plateau / Les Réserves

Peut-on vraiment finir une œuvre ? Pierre Bonnard, dit-on, n’y croyait pas. On raconte qu’il se glissait en douce dans les musées pour retoucher ses toiles, corriger une ombre, raviver un ton, incapable de s’en détacher.

Pieta II (Immersions) 1989
  • Gratuit
  • Photo

Andres Serrano, le sacré dans la chair

Jusqu'au 17 janvier 2026
Galerie Nathalie Obadia

Si certains artistes défient le bon goût. Andres Serrano, lui, le dissout littéralement. Sang, sperme, urine, lait : au cœur de son œuvre, la matière humaine devient pigment, miroir et révélation.