Napoléon ? Encore ! Regards d'artistes contemporains dans l'exposition du musée de l'Armée
Musée de l'armée
Du 19 mai 2021 au 13 février 2022
L’imagination gouverne le monde, disait Bonaparte. Ce bon mot n’aura jamais été autant éclairé que depuis que l’art contemporain a investi l’Hôtel des Invalides ! Le musée qui lui est dédié a exceptionnellement invité, sur le principe de la carte blanche, plusieurs dizaines d’artistes de l’avant-garde internationale – Ange Leccia, Fabrice Hyber, Marina Abramovic, Julian Schnabel, Georges Tony Stoll, Hélène Delprat – à assiéger les moindres recoins du monument historique dont des lieux habituellement fermés au public, du Jardin de l’Intendant au mythique Dôme, de la salle Turenne à celle des Cavaliers… Perdu au cœur de ce joyau de l’architecture française – si ce n’est le plus majestueux – vous retrouverez des œuvres qui ont d’ores et déjà fait parler d’elles, dont le Cheval décharné de Pascal Convert suspendu au-dessus du tombeau impérial, ou l’installation filmique d'Ange Leccia, monumentale et mélancolique, sur l'exil à Sainte Hélène avec les cieux et la mer que Napoléon avait quotidiennement sous les yeux. Entre iconographies et événements napoléoniens revisités à l’argile ou à la bombe, son héritage repensé sous le prisme de l’abstraction, les œuvres viennent questionner, chacune à leur façon, l’auguste figure napoléonienne sous des angles totalement inédits – et pour le moins déconcertants ! Davantage mis au pilori qu’à l’honneur, peut-être Napoléon se retournerait-il dans son tombeau… ou se ravirait-il, deux siècles après sa disparition, de déchaîner encore les passions et d’attirer les foules ?
Focus sur… 20.V.1802 de Damien Deroubaix
Ce seul le bicorne suffit à identifier Napoléon. C’est en effet l’Empereur que le peintre a cherché à représenter, à travers un jeu d’énigme qui commence par le titre de l’œuvre : 20 mai 1802, date du rétablissement de l’esclavage. La tête décapitée à la face meurtrie et au style primitif, la toile comme étendard de la souffrance africaine, le titre évocateur, tous ces éléments permettent de recomposer l’ensemble du puzzle, clin d’œil au travail de Jean-Michel Basquiat, en particulier à son œuvre In this case, qui a troqué ici sa mythique couronne pour un bicorne.
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