La toile d'un élève de Rembrandt à la poubelle ?
Une aire d'autoroute allemande, une benne à ordures et des centaines de milliers d'euros jetés à la poubelle. La combinaison de ces trois éléments disparates prête à sourire, ils sont pourtant à l'origine d'une histoire pour le moins rocambolesque. Tout commence le 18 mai dernier : au cœur de la Bavière, un homme âgé de 64 ans s'arrête dans une station service dans la petite commune d'Ohrenbach, et trouve parmi les déchets d'une benne à ordures... deux tableaux anciens. Prenant soin de les emballer, le vieil homme décide de les rapporter au commissariat de Cologne, confiant les mystérieuses toiles entre les mains de la police locale.
Examinés par un expert, les deux portraits ont depuis été authentifié comme des originaux datant du XVIIe siècle. L'un d'eux serait l’œuvre du peintre et poète hollandais Samuel van Hoogstraten, élève de Rembrandt entre 1640 et 1648 et auréolé d'une médaille d'honneur pour l'ensemble de son travail par l'empereur Ferdinand III en 1651. Chefs-d’œuvre de l'âge d'or de la peinture néerlandaise, certaines toiles de van Hoogstraten se sont par le passé arrachées aux enchères, un de ses tableaux s'est ainsi envolé lors d'une vente Christies à Monaco en 1998 pour la modique somme de 788 000 euros. Plus récemment en 2018, l'un de ses dessins à la plume, encre et gouache, intitulé La Crucifixion, était adjugé pour 319 000 dollars pour une estimation à l'origine située entre 40 et 60 000 dollars.
L'autre tableau, daté de 1665, représentant un homme au sourire malicieux, serait quant à lui un autoportrait du peintre italien Pietro Bellotti. Moins célèbre que son acolyte hollandais, l’œuvre du portraitiste italien a néanmoins atteint de jolies sommes ces dernières années (en 2010, une de ses toiles était ainsi partie pour 190 000 dollars lors d'une vente aux enchères de la maison suisse Koller Auktionen).
La police locale mène désormais l'enquête afin d'expliquer l'étonnant destin de ces tableaux de maîtres et expliquer leur étrange abandon...