Giacometti et l’Égypte, l'exposition pharaonique de l'Institut Giacometti
Institut Giacometti
Du 22 juin au 10 octobre 2021
« La plus belle statue que j’ai vue n’est ni grecque ni romaine, et encore moins de la Renaissance, elle est égyptienne », confie le jeune Alberto Giacometti dans une lettre écrite à ses parents depuis Rome en 1921. Le sculpteur suisse est alors âgé de 20 ans et parcourt l’Italie à la recherche de trésors égyptiens, fasciné tant par la puissance magnétique de l’art funéraire que par la mise à nu du sujet. L’Institut Giacometti, en collaboration avec le département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre, s’attarde sur cette influence latente dans l’œuvre du sculpteur, composante essentielle de sa conception esthétique tout au long de sa vie. Marqué par la XVIIIe dynastie et le règne d’Aménophis IV-Akhenaton, l’helvète n’aura de cesse d’interroger et de réinterpréter son œuvre à travers le prisme de l’Égypte Ancienne, multipliant copies et reproductions de pièces antiques, reprenant l’attitude et le répertoire des formes de la statuaire égyptienne, du scribe assis aux figures hiératiques longilignes marchantes. Relecture originale des œuvres de Giacometti face à une source historique encore peu analysée chez les avant-gardes, l'exposition souligne avant tout la dialectique universelle exercée entre la simple représentation et l’incarnation de ces corps habités mus par une même énergie.