La Fondation Pernod Ricard abrite le cauchemar de Greenberg pour sa nouvelle exposition
Greenberg l’a dit, et le monde y a cru : l’abstraction de l’art n’a d’autre fonction que de permettre à la peinture de ne parler que d’elle-même. Elle a pour but ultime de se libérer de toute histoire et de toute contextualisation. Pourtant, il semblerait qu’il existe une autre vérité que celle-ci. C’est en tout cas ce qu’annonce la Fondation Ricard, en proposant une vision plurielle et historique de ce mouvement artistique. L’exposition réunit seize artistes, qui s'opposent d’une manière ou d’une autre à la vision quelque peu genrée et occidentalo-centrée de Greenberg. Parmi eux, l’activiste LGBT Ulrike Müller, Serge Alain Nitegeka, artiste engagé qui raconte son passé de réfugié, ou encore Ad Minoliti, dont les peintures transmettent de puissants messages féministes. Des artistes de générations différentes, en grande majorité issus de pays extra-occidentaux, rassemblés ici afin de promouvoir une forme d’art longtemps bafouée et dévalorisée. À travers des peintures, sculptures, céramiques, ou encore des travaux sur textile, l’exposition met la narration au centre de l’art abstrait, que celui-ci soit vernaculaire, cosmogonique, écologique, politique, etc.