Une vente aux enchères intégralement NFT à Paris ne trouve pas le succès escompté
Le bouleversement provoqué par les NFT dans le monde de l’art continue dans la capitale de l'Hexagone. Une vague sur laquelle surfent allégrement les crypto-artistes, qui se réjouissaient d'une vente entièrement consacrée aux NFT, récemment le 10 mars dernier chez FauveParis. La maison de vente parisienne, engagée depuis plusieurs mois dans ce que l'on appelle la « révolution NFT », espérait attirer un public inhabituel et curieux lors de cet événement historique. Elle y présentait par ailleurs dans son éventail une œuvre de l'artiste Beeple. Souvenez-vous de ce célèbre américain devenu du jour au lendemain la figure emblématique du crypto-art mondial ! La vente de son œuvre Everydays, the first 5 000 days, envolée pour la somme faramineuse de 69,3 millions de dollars, avait marqué les esprits, le propulsant ainsi à la troisième place des artistes vivant les plus chers au monde. Un podium qu'il n'a malheureusement pas retrouvé chez FauveParis, puisque sa nouvelle création, estimée entre 22 000 et 28 000 euro, n'a pas trouvé preneur parmi les collectionneurs. Les œuvres de Takashi Murakami et quelques autres artistes numériques, têtes d'affiches de l'évènement, repartent également dans l'immensité de l'univers digital, sans s'être envolées lors de la vente. Des enchères qui n'ont, au grand dam de la maison parisienne, pas rencontré le succès escompté...
Toutefois, voilà une initiative de la maison FauveParis qui marque par son caractère inédit, puisque les maisons de ventes françaises ne sont autorisées à proposer des NFT aux enchères que depuis très récemment. C'est précisément à la toute fin du mois de février 2022 qu'a été rendue possible cette étape, grâce à l’adoption d’une nouvelle loi visant à « moderniser la régulation du marché de l’art ». Parmi les articles faisant l’objet de celle-ci, ont été discrètement ajoutés les « meubles incorporels ». Une expression savante pour désigner les objets non physiques, à l’image des NFT (jetons non-fongibles). Jusqu’à présent, les ventes de NFT sur le territoire français n’étaient autorisées que sur Internet ou dans des galeries d’art. La loi stipulait par ailleurs qu’elles ne pouvaient être menées que dans un but caritatif, ou si le NFT était vendu aux côtés de son œuvre physique (qu’elle soit originale ou sous forme de tirage). Après la Belgique, le Royaume-Uni ou encore les États-Unis, la France se met désormais à la page, et actualise cette loi vivement attendue par la communauté numérique.