Une vente aux enchères historique. Le mandat d’arrêt du plus célèbre des présidents sud-africains s’est vendu il y a quelques jours pour une coquette somme, environ 120 000 €.

Depuis quelques mois maintenant, les ventes d’œuvres d’art en version numérique, ces fameux NFT, se multiplient de plus en plus. Picasso, Warhol, JR, tous les artistes d’hier et d’aujourd’hui prennent part à ce nouveau moyen de transaction devenu la véritable coqueluche du marché de l’art. Mais les tableaux et graffes ne sont plus les seuls concernés aujourd’hui, puisque se vendent également sous la forme de jetons non fongibles des effets personnel (le fils de John Lennon a par exemple vendu des objets et outils de travail appartenant aux anciens membre du célèbre groupe de son père), et même, plus surprenant, des mandats d’arrêt. C’est ce qui s’est passé fin mars, lorsque la plateforme de vente en ligne Momint a décidé de proposer à l’achat celui de Nelson Mandela, premier président noir d’Afrique du Sud, arrêté le 5 août 1962. Il a ensuite passé 27 ans en prison, à cause de sa prise de position dans la lutte contre l’apartheid. Une vente historique, qui a rapporté bien plus que prévu puisque le document avait été estimé à 50 000 €.  C’est un acheteur en ligne qui a pu se procurer le fameux document pour le double de ce prix, et a ainsi reçu son jeton garantissant authenticité et le caractère unique de sa nouvelle acquisition. La maison de vente a par la suite déclaré que tous les gains de cette vente seraient reversés en intégralité à Liliesleaf Farm, un musée dédié à l’apartheid fermé depuis plusieurs années. Les bénéfices de cet achat serviront donc à la remise au propre de l’endroit avant sa réouverture. C’est d’ailleurs dans les archives de cette institution de Johannesburg que se trouve conservé le document original, aujourd’hui très jauni, daté de 1961, sur lequel figure l’acte d’arrêt rédigé en anglais et en afrikaans. Entre 1961 et 1963, le bâtiment avait d’ailleurs servi de quartier général secret au Congrès national africain, alors interdit, très investi dans la lutte contre la domination de la minorité blanche, et Mandela y avait longuement vécu caché.