Exposition André Metthey au MUDO-Musée de l'Oise: À l'épreuve du feu
MUDO - Musée de l'Oise
Du 26 mars au 18 septembre 2022
Son nom reste indissociable des plus grands artistes et collectionneurs du tournant du XXème siècle. Et pourtant, André Metthey, céramiste virtuose adoubé par le très influent critique d’art Louis Vauxcelles, n’avait pas fait l’objet d’une exposition personnelle depuis plus d’un siècle. Le MUDO-Musée de l’Oise répare cette erreur en mettant à l’honneur le talent immense de cet artiste oublié qui s’était vu consacrer une somptueuse rétrospective au Palais Galliera l’année suivant sa disparition.
À travers la sélection de plus de 200 chefs-d'œuvre, l’institution orchestre une monographie exceptionnelle dévoilant le répertoire ornemental et les explorations chromatiques d’un sculpteur virtuose qui collabora au cours de sa carrière avec d’illustres peintres comme Henri Matisse, Maurice de Vlaminck ou Kees Van Dongen. Suivant un parcours chrono-thématique, l’exposition dévoile également des aspects méconnus de sa production comme son travail pour le grand décor ou ses dessins préparatoires qui mettent en lumière ses qualités de coloriste. Une plongée dans l'œuvre riche et complexe de cet artiste indissociable de la « céramique fauve» allant de ses premiers grès typiques des années 1900 à ses premières collaborations avec les sculpteurs Albert Marque et Alexandre Charpentier, jusqu’à ses terres cuites vernissées annonçant les prémices de l’Art déco. Une rétrospective flamboyante, mêlant motifs végétaux et figures géométriques, qui nous permet d’entrer dans l’intimité de cet orfèvre aux doigts d’or emporté par la maladie, à l’aube de ses 50 ans, au sommet de sa gloire.
« Vous êtes un ouvrier amoureux de votre art, et cela devient rare, très rare » Georges Rouault
Matisse dans l’assiette
Fruit de la collaboration entre André Metthey et Henri Matisse, cette assiette résume sans doute à elle-seule le talent des deux artistes. On y décèle à la fois la simplicité et la rigueur du céramiste, capable d’anoblir n’importe quel matériau, et le génie du coloriste, susceptible de dessiner un visage féminin envoûtant par la seule force de son trait reconnaissable entre mille. La blancheur de la faïence stannifère permet ici à la couleur primaire de triompher. Malgré la complémentarité des deux hommes, leur complicité ne se pérennisera pas avec le temps, faisant de cette assiette un rare exemple de leur coopération.
MUDO - MUSÉE DE L’OISE
Du 26 mars au 18 septembre 2022
1 Rue du Musée, 60000 Beauvais