Véritable déclaration d'amour au théâtre, Le Barbier de Séville réunit des personnages hauts en couleur qui jouent, chantent, s'aiment, et se trompent à une vitesse folle.

La pièce en trois mots : Figaro, enfant des rues et artiste incompris, se réfugie à Séville pour mener une vie d’artisan. Mais son ingéniosité, perdue pour les arts, va servir à sauver la jeune Rosine d’un mariage forcé avec son cousin Bartholo en mettant sur sa route un amant mystérieux...

Nous pensions tout connaître de ce monument français. Son ton, libre et irrévérencieux, ses truculents personnages, ses ruses et ses manigances. Force est de constater que le premier volet de la triologie théâtrale de Beaumarchais, nous apparait ici sous un jour nouveau. La Compagnie des Ballons rouges propose actuellement au Théâtre Funambule Montmartre une version joyeuse et colorée (et en chansons s'il vous plaît) du premier chapitre des aventures de Figaro. Sur scène, cinq jeunes comédiens survoltés à l'énergie détonante dépouissièrent ce grand classique de la littérature française. Car le génie de cette adaptation réside bien là, dans la force de proposition de la jeune metteur en scène Camille Delpech qui dynamite les règles de bienséance avec son regard pop et décalé en faisant notamment ce choix audacieux de costumes et d'accessoires, et dans la passion avec laquelle les membres de la troupe récitent le texte de Beaumarchais. Durant plus d'une heure, les comédiens s'époumonent, s'esclaffent, redoublent d'efforts et d'inventité pour respecter la verve du dramaturge. Mention spéciale au Figaro campé par le malicieux Émilien Raineau et le personnage de Bartholo interprété par l'infatigable Axel Stein-Kurdzielewicz. Une adaptation d'une grande modernité, brillant par son intelligence et son humour caustique, à voir absolument !