Sauvé de la déchetterie, un trésor national atterrit finalement au Louvre

 

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Voilà l’histoire saugrenue d’un chef-d’œuvre qui a bien failli partir à la poubelle. Depuis plusieurs années, le tableau intitulé La Dérision du Christ trônait paisiblement dans la cuisine d’une nonagénaire de l’Oise qui le considérait comme une simple icône russe sans valeur. C’est en 2019, quand l’Isarienne fait manifestement un tri dans ses œuvres d’art que le tableau est identifié comme étant signé par le célèbre peintre florentin Cenni di Pepo, dit Cimabue, figure incontournable de la fin du style byzantin. Quelle idée de génie d’appeler une commissaire priseuse avant de tout jeter à la benne, on dirait bien que la propriétaire peut se fier à son instinct.

L’œuvre qui représente Jésus entouré d’une foule colérique déchainée, a immédiatement retenu l’attention de l’experte Philomène Wolf, marquée par sa finition impressionnante. Effectivement reconnu comme fruit du génie du peintre précurseur de la Renaissance, les spécialistes de Cimabue ont même conclu que le tableau faisait partie d’une série de huit panneaux dont seulement deux ont été retrouvés jusqu’à ce jour, preuve d’une trouvaille rarissime.

Cette pépite initialement estimée à 4 millions d’euros a d’abord été adjugée pour la maudite somme de 24 millions d’euros à l’hôtel des ventes de Senlis en 2019, s’inscrivant ainsi dans les tableaux anciens les plus chers vendus au monde. L’acquéreur aurait été lié à la collection Alana, basée aux Etats-Unis, ce qui n’a pas vraiment plu à l’Etat Français refusant sa sortie du territoire avant de le déclarer trésor national le temps de rassembler les fonds pour son acquisition.

Chose dite, chose faite, le précieux joyau rejoint officiellement les collections du Musée du Louvre obtenant le statut de l’œuvre la plus ancienne du département des Peintures. Le musée compte bien la chouchouter avant sa présentation au grand public lors d’une immanquable exposition au printemps 2025. La pépite restaurée sera présentée aux côtés d’un autre chef-d’œuvre de Cimabue, la Maesta.

Morale de l’histoire, ne jetez rien avant de l’avoir fait examiner ! Qui sait, peut être que votre appartement est lui aussi, truffé de trésors cachés…

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