Capter la magie d’un moment, l’essence d’une scène : c’est ce que Christelle Téa est capable de faire avec un stylo. La dessinatrice ne réalise pas de trait de construction, ni aucun brouillon, et dépasse le réalisme pour nous offrir des œuvres en noir et blanc extrêmement détaillées, parfois drôles, et toujours terriblement vivantes. Révélée en dessinant les musiciens et chanteurs de l'Opéra de Paris en 2012, la jeune diplômée des Beaux-Arts de Paris s’est attaquée avec passion à un nouveau projet de taille. Durant trois mois, elle s’est glissée dans le quotidien du musée national Jean-Jacques Henner. Du personnel aux activités artistiques en passant par les superbes salles, tous les aspects de cet écrin parisien de l’art sont passés sous le regard tendre et joueur de la dessinatrice.

Sont nées de ces moments trois grandes séries de portraits, comprenant une trentaine de dessins au stylo à l’encre de Chine. Ses représentations de cours, de concerts ou de spectacles relèvent avec humour ce que Christelle Téa y a vu et entendu; elle a su croquer avec brio les meilleurs instants de ces fragments de vie. La qualité et la précision de son trait impressionnent, comme dans son autoportrait : la jeune femme y est reflétée dans un grand miroir laissant découvrir le magnifique décor du musée derrière elle, et, au premier plan, sa trousse sur laquelle il est inscrit “Art is better than math”. Après cette exposition joyeuse et émouvante, on ne peut qu'être d’accord avec elle.