Quand une star dans son pays natal n’est qu’une mystérieuse inconnue en France... Si certains ont déjà croisé la route de Tarsila do Amaral dans Pionnières, l’exposition ultra féminine du musée du Luxembourg, ou dans Le Paris de la modernité au Petit Palais, beaucoup d’entre nous découvrent tout juste son nom.

Riche de cent cinquante tableaux, études et dessins, cette grande rétrospective se charge des présentations officielles avec cette éminente figure du modernisme brésilien, autrice érudite d’une œuvre métaphorique dite « anthropophage ». Sauf preuve du contraire, l’artiste n’a jamais croqué ses adversaires, mais bien puisé dans l’imaginaire indigéniste pour « dévorer » la culture coloniale occidentale qu’elle ne connaissait que trop bien.

Tiraillée entre un langage synthétique tout en rondeur et un goût assumé pour le gigantisme onirique, l’exposition brosse le portrait en creux d’un maître de l’art moderne au féminin ayant forgé son style dans le Paris des années 1920, au contact de Léger, Gleizes ou Picasso. En découlent ces paysages aux couleurs vives et aux lignes claires, entremêlés de compositions évocatrices et luxuriantes brouillant définitivement les frontières de l’art moderne entre deux continents.

MUSÉE DU LUXEMBOURG
Du 9 octobre 2024 au 2 février 2025
19 rue Vaugirard, 75006 - M° Mabillon (10)
Tous les jours 10h30-19h, lundi jusqu'à 22h
Tarif : 14 € - TR : 10 € - Gratuit -16 ans
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