Voilà maintenant quarante ans qu’il a disparu : Orson Welles est mort le 10 octobre 1985. Il laisse derrière lui un héritage cinématographique si dense qu’encore aujourd’hui, celui qui donna naissance au concept d’Auteur de films est finement étudié dans les écoles de cinéma.

Pour cet anniversaire, la Cinémathèque lui rend un hommage fulgurant, à la hauteur de cette vie qui, dès les premiers instants, donna la voie à un avenir grandiose. My Name is Orson Welles c'est plus de 400 œuvres (photographies, affiches, caméras, micros) de films, de ses premiers pas au théâtre et à la radio ; toute sa vie y est dépeinte sans en laisser une goutte — une plongée au cœur de l’un de ceux qui feront l’Histoire du cinéma.

Une enfance prodigieuse

Grandissant dans l’absence d’une mère partie lorsqu’il avait neuf ans et d’un père peu présent, le jeune Welles s’éprend rapidement de la scène. Là-bas, il découvre Shakespeare, en tombe amoureux, l’interprète mieux que quiconque et s’offre une carrière fulminante, d’abord en Irlande, puis est propulsé sur les planches de Broadway.

Prince de la radio, sa voix tapisse les ondes d’une Amérique en pleine effervescence, menacée par une guerre sur le point d’exploser. Interprète et adaptateur de génie, c’est ce même Welles qui terrorise le pays à travers son émission La Guerre des Mondes en 1938 sur le réseau de la CBS. Une fiction à la crédibilité glaçante que l’on peut écouter durant cette rétrospective.

Le roi maudit du cinéma

Comment parler d’Orson Welles sans évoquer évidemment ses œuvres cinématographiques ? Un jeune maestro du septième art qui, rapidement, deviendra maudit. Après son chef-d’œuvre Citizen Kane (1941), encensé par la presse mais n’obtenant cependant pas la popularité du public, la RKO Pictures, société de production, décide de le vilipender, lui coupant subitement les fonds lors du tournage de son film It’s All True (1942).

Rien ne l’arrêtera pour autant : il persévère avec abnégation pour se forger un caractère implacable. Déchu aux États-Unis, il s’envole pour l’Europe, se pare dans les films de Pasolini, se lie d’amitié avec Jean Cocteau, réalise pour Jeanne Moreau. Welles retrouve la célébrité sans retrouver pour autant sa place à Hollywood. Les années passent, l’imposant Welles devient un roi maudit, méprisé par la presse, réduit à “l’homme de la danse de l’ours”.

L’incomparable Orson Welles

Il n’empêche que la trace qu’a laissée Orson Welles est indélébile. Il incarne le cinéma avec puissance — un visionnaire qui lui vaut un respect éternel, tant ses longs métrages sont un écrin d’une sensibilité profonde, d’une portée incalculable sur la technique et d’une finesse dans ses dialogues empreints de Cervantès ou de Shakespeare.

Comme le disait si bien Truffaut : “Si le cinéma muet nous a apporté des grands tempéraments visuels, le cinéma parlant n’en a amené qu’un seul. Dont le style est immédiatement reconnaissable sur trois minutes de film, et son nom est Orson Welles”.

LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE
Du 8 oct. 2025 au 11 jan. 2026
51 rue de Bercy, 75012 - M° Bercy (6/14)
Tlj (sauf mar.) 12h-19h - Le WE 11h-20h




Fermé le mardi - Tarif : 14 € - TR : 11 €
Moins de 18 ans : 7 €
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