Le Havre - Trine Søndergaard - Still

Du 13 octobre 2018 au 27 janvier 2019 -




Musée d'art Moderne André Malraux //

 

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Qu’est-ce qu’elles ont toutes, à nous tourner le dos, exposant ainsi leur coiffure à la forme d’un coquillage nacré ? Voudraient-elles nous éviter ? Au contraire, ces femmes mystérieuses nous invitent… au voyage. À l’occasion du parcours photographique normand « Lumières nordiques », l’art danois envahit Le Havre à grands coups de clichés contemporains. L’artiste Trine Søndergaard, avec ses deux séries « Interior » et « Guldnakke » attire autant qu’elle inquiète : dans la première, les maisons sont vides de toute trace humaine, tandis que dans la seconde, la beauté féminine dans sa diversité enchante – littéralement. Une trentaine d’œuvres, enrichie par un tableau du peintre Vilhelm Hammershøi, à l’origine de la photographie danoise, créée ainsi un chemin de croix mystique partagé entre des tissus précieux, entre tradition et sensualité, et une architecture monochrome et silencieuse. Le mot Still évoque d’ailleurs le calme et le silence… Et si ce voyage était plutôt un parcours méditatif en son for intérieur ?

L'expo en photos :

 

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Un vent nordique souffle sur le port du Havre. C’est la dernière étape d’une très très belle balade dans toute la Normandie. Le principe, nous faire découvrir la photographie contemporaine des pays nordiques. On se rend pour cette ultime étape au musée André Malraux pour une superbe exposition photo qui nous vient du Danemark.

L’artiste c’est Trine Søndergaard, un très grand nom de la photographie, encore peu connue en France.

Ici on va découvrir 2 séries de ses photographies, le tout face à une œuvre rarissime du peintre Hammershøi, exceptionnellement prêtée par le musée d’Orsay, et dont l’oeuvre a inspiré la photographe.

Et alors ce qui nous frappe ici, dans cet écrin de verre avec vue sur le port, c’est vraiment le caractère serein, silencieux des œuvres, purement esthétiques, géométriques, presque monochromes. Cette série tout en nuances de gris a mis plus de 4 ans à être réalisée, l’artiste ayant sillonné tout le Danemark à la recherche de vieux manoirs manoirs inhabités, restés vides pendant un demi siècle…





De l’autre, une présence humaine, mais énigmatique là encore. Des femmes de dos, pas de visages, pas d’âge. L’œil de la photographe se porte sur la matière, l’élaboration raffinée de ces coiffes traditionnelles brodées au fil d’or.

C’est là qu’on se retient d’invoquer Lamartine, « Ô temps ! Suspends ton vol et vous, heures propices ! Suspendez votre cours… ». Tine Søndergaard à découvrir au Havre, c’est gratuit aujourd’hui en plus, une photographe de la lumière, de la matière, de la composition comme une peintre du XIXe siècle.