Disparus depuis 70 ans, 103 dessins d'Hokusai rejoignent le British Museum
Bonne nouvelle pour les passionnés d'art! Le British Museum a annoncé jeudi dernier, le 3 septembre, son acquisition de 103 dessins en noir et blanc réalisés par le peintre japonais en 1829 pour un ouvrage, Le Grand livre d’images de toutes les choses, qui n'a finalement jamais été publié. Ceux-ci appartenaient à Henri Vever (1854-1954), joaillier et collectionneur d'art français, avant d'être vendus en 1948 chez Drouot à un particulier. Leur trace avait été perdue depuis, avant qu'ils ne refassent surface le 4 juin 2019 lors d'une vente aux enchères chez Piasa à Paris. Ce lot avait alors été estimé 15 000 et 20 000 € avant d'atteindre la somme mirobolante de 136 500 € - somme que le British Museum n'a pas hésité longtemps à débourser afin de compléter sa collection d'estampe et dessins d'Hokusai - la plus grande au monde hors du Japon. En attendant une éventuelle exposition, la collection a été numérisée et peut être consultée en ligne sur le site du musée.
Ces dessins aux sujets variés représentent pour certains des motifs inédits dans le reste de l’œuvre d'Hokusai: animaux réels ou fantastiques, personnages mythologiques, littéraires ou historiques, paysages, fleurs et mythes populaires liés à l'histoire de la Chine ancienne, de l'Inde et du reste de l'Asie. Cette découverte est d'autant plus spectaculaire qu'elle nous informe sur une période de la vie de l'artiste demeurée particulièrement obscure pour les historiens de l'art. Accablé par la perte de sa seconde épouse et affaibli par une attaque d'apoplexie en 1827, l'artiste, alors âgé de 70 ans, semblait demeurer peu productif durant cette période. Croulant sous les dettes de jeu de son petit-fils, il sombre alors dans la misère avant un nouvel élan salvateur de créativité avec sa série des Trente-Six Vues du mont Fuji (vers 1830-1834) qui révolutionne l'estampe japonaise et consacre sa renommée.