L'exposition Énergies Désespoirs remplit d'énergie le CentQuatre
Le CentQuatre
Du 29 mai au 29 août 2021
Une forêt d’œuvres d’art multicolores envahit les 1000m² de la halle Aubervilliers en une exposition résolument paradoxale, à l’image de l’ambivalence troublante qui affecte l’Homme contemporain. Pas moins de 120 affiches peintes – et non 104 à s’y m’éprendre – explorent deux visions opposées de notre monde, un versant présentant l’effondrement et l’autre, sa reconstruction collective. Vous voilà face à un véritable parti-pris scénographique au parcours recto-verso où 60 peintures de désespoirs en noir et blanc répondent aux 60 peintures d’énergies en couleur, disposées dos à dos. A vous, spectateurs, de choisir le sens de votre traversée. D’un côté, vous serez confrontés au changement global, à la crise de la biodiversité, à l’urgence climatique, aux injustices environnementales, à l’épuisement des ressources, aux pollutions généralisées… ; quant à l’autre, il vous criera que rien n’est perdu, que le meilleur reste à venir – du moins, reste à faire ! Des œuvres pouvant parfois dépasser les 2 mètres de hauteur, à l’énergie créative frappante, aux palettes incandescentes lorsqu’elles ne sont pas menaçantes. Depuis l’anthropocène jusqu’au monde d’après, déambulez entre peurs et espoirs. Là, l’enfouissement de notre biodiversité : une abeille a quitté sa ruche pour un cercueil ; plus loin, résolu, un homme se tire une balle dans le pied, tandis que la Grande Vague de Kanagawa apporte dans ses flots une marée noire de déchets. Retournez-vous, et voyez ce que l’Homme a de juste et bon : amour viscéral pour la nature ; pouvoir de donner la vie, entre autres, par la plantation ; goût pour la justice ; intelligence créative au service de demain… En immersion totale dans ce que la vie a de meilleur comme du pire, vous serez amené à réfléchir au détour des textes qui habillent l’image, abordant les grands enjeux actuels de manière factuelle et rigoureuse, tout en sortant de la paralysie des faits grâce à l'énergie créative ambiante. Une expérience bilatérale qui nous renvoie à nos propres contradictions, et qui nous donne à faire un petit pas – si ce n’est un grand – en dehors.