Magdalena Abakanowicz : La trame de l’existence
MUSÉE BOURDELLE
Du 20 novembre au 12 avril 2026
Et si la sculpture n’était pas un bloc mais une peau, une tension, un souffle ? Au musée Bourdelle, l’aile de béton se fait caisse de résonance et orchestre un face-à-face troublant avec Magdalena Abakanowicz, faisant du textile une masse, un poids, une présence.
Ici, pas d’habillage : cordes, jute, sisal et crin sont travaillés comme on dresse une armature vivante, jusqu’à ce que la matière tienne debout d’elle-même. La visite commence dans une pénombre granuleuse : de grandes formes pendues absorbent la lumière, grottes à hauteur d’épaule que l’on contourne plus qu’on ne « regarde ».
Puis surgissent des rangées de dos, de torses, de silhouettes évidées : une foule sans visage qui occupe l’espace autant qu’elle le questionne. Plus loin, des troncs cerclés d’acier opposent la poussée du bois à la contrainte du métal ; on y lit autant l’obstination du vivant que la violence de nos usages. Rien d’illustratif : des forces, des densités, des répétitions, jusqu’à l’obsession.
Bourdelle laisse carte blanche à la trame – au sens strict : fil, nœud, torsion – pour redonner à Abakanowicz sa place parmi les grands sculpteurs du XXᵉ siècle. On ressort avec une évidence simple : la sculpture n’est pas une image, c’est une expérience physique du monde. Ici, elle respire, elle résiste, elle nous tient.
MUSÉE BOURDELLE
Du 20 novembre au 12 avril 2026
18 rue Antoine-Bourdelle, 75015 - M° Montparnasse-Bienvenüe (4/6/12/13)
Du mar. au dim. 10h-18h - Fermé lun.
Tarif : 12 € - TR : 10 € - Gratuit -18 ans







