Il existe une photographie qui résume à merveille le projet de cette exposition. Il s’agit d’une image capturée par la photo-journaliste Inge Morath, dévoilant Alberto Giacometti, l’air affairé dans son atelier parisien, occupé à encadrer un graffiti directement dessiné sur le mur. Les gribouillages, les croquis, les esquisses, les tentatives, les dessins spontanés, toutes ces lignes rapidement effectuées, destinées à rester dans l’ombre voire jetées, sont aujourd’hui exposées, mises en lumière par le Palais des Beaux-Arts. Orchestrée par les acteurs éminents du monde de l’art que sont l’Académie de France à Rome – la Villa Médicis, les Beaux-Arts de Paris et le Centre Pompidou – cette exposition propose un panorama de ces chefs-d’œuvre cachés de l’Histoire de l’art à travers les siècles, en Italie et en France. Grâce à l’observation de ces pratiques artistiques libres et gribouillées, où les artistes dévoilent sans le savoir leurs secrets les plus refoulés, le spectateur est convié à découvrir la vraie personnalité des plus grands génies de leur temps, de Michel-Ange et Raphaël à Jean-Michel Basquiat et Jean Dubuffet. L’exposition n’a que faire des classements chronologiques et des catégories traditionnelles en choisissant de placer le gribouillage au cœur du récit. Mélangeant les mouvements et les époques, elle s’impose comme une réunion fougueuse des croquis ardents des plus grands maîtres.

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