L'exposition Albert Maignan présentée au Musée de Picardie à Amiens
Musée de Picardie - Amiens
Du 28 juin 2025 au 4 janvier 2026
On a longtemps cru connaître Albert Maignan. Un nom parmi d'autres dans les galeries de la Troisième République, un peintre officiel comme il s’en formait à l’École des Beaux-Arts, tout entier rangé au Salon, au panache historique, à la pompe académique. Mais il fallait franchir les portes du Musée de Picardie pour mesurer l’étendue du malentendu. Cette rétrospective exceptionnelle révèle enfin un artiste aux multiples visages, un virtuose à la palette brillante, dont l'œuvre déborde les cadres attendus pour embrasser l’intime, l’imaginaire et le monde.
On entre ici comme dans un atelier resté longtemps fermé. Des esquisses à l’huile, des études de lumière, des notes prises sur le vif entre deux voyages en Espagne ou sur les falaises de Saint-Prix. Une œuvre qui respire l'air libre. Car si Maignan maniait avec brio les grandes fresques patriotiques, il se tenait aussi aux lisières de la modernité : proche des naturalistes, curieux des symbolistes, attentif aux bouleversements de son siècle. Ce que disent ses tableaux, ce sont autant les rêves du passé que les troubles du présent. Derrière les grands décors de l’Opéra-Comique, on découvre des fleurs peintes dans un jardin, des corps baignés de lumière, des visages surpris dans le quotidien. La mise en scène se fait tendresse. L’histoire glisse vers l’humanité. Et dans cette traversée qui nous mène des Salons officiels aux rivages méditerranéens, des cartons de tapisserie aux fouilles mérovingiennes, Maignan apparaît en explorateur. Son journal, tenu toute sa vie, témoigne d’un homme qui doutait, inventait, collectionnait, aimait comprendre.
Plus de 350 œuvres sont ici réunies, venues du musée d’Orsay, du Mobilier national, de la BnF et d’une constellation de prêteurs. Certaines, restaurées pour l’occasion, n’avaient pas été vues depuis des décennies. Et dans cet accrochage d’une rare intelligence, on assiste non seulement à la redécouverte d’un grand peintre, mais aussi à celle de son double discret : Louise Larivière, son épouse, son ombre bienveillante, à qui la contemporaine Lise Terdjman consacre une œuvre vibrante. « Très chère Louise », murmure l’exposition, comme un hommage tissé d’archives et de poésie.
Musée de Picardie - Amiens
Du 28 juin 2025 au 4 janvier 2026
Le Musée de Picardie
Premier « vrai » musée de France
Il faut sans doute s’y perdre une première fois pour en mesurer la richesse. Le Musée de Picardie n’est pas un musée comme les autres, ni par son histoire, ni par son architecture, ni par la densité fabuleuse de ses collections. Il a les dehors d’un palais, les volumes d’un opéra, la rigueur d’un musée encyclopédique et la fantaisie d’un cabinet de curiosités. Premier musée de province à avoir été conçu dès l’origine pour être un musée, il fut inauguré au milieu du XIXe siècle comme un manifeste en pierre. Celui d’une culture accessible à tous, d’un lieu de transmission à la hauteur des grandes institutions parisiennes, d’un édifice qui serait à la fois temple, musée, école et œuvre d’art en soi.
Musée de Picardie
2 rue Puvis de Chavannes, 80000 Amiens