Passée au crible : Déclarations, exposition photo Sebastiao Salgado
Musée de l'Homme
Du 8 décembre 2018 au 30 juin 2019
Clichés libres de droits
10 décembre 1948, une cinquantaine d’Etats se réunissent pour signer, ensemble, l’un des plus grands textes de l’Humanité, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. 70 ans plus tard, où en est-on ? Droit à l’asile, liberté de pensée ou de culte, éducation, droit du travail, peut-on être fiers de nos avancées en termes de libertés fondamentales ? Et qui mieux que Sebastião Salgado, véritable icône de la photographie contemporaine, photoreporter sans égal qui sillonne le monde – de l’Afghanistan au Rwanda, de la Bosnie à l’Éthiopie, de la Somalie au Soudan – pour réveiller nos consciences avec ses clichés poignants et engagés. Ses œuvres sont considérées comme des trésors de l'humanité, brillant tant par le génie de leur composition que par la dignité de ses modèles. « Je ne veux pas qu’on apprécie la lumière ou la palette de tons. Je veux que mes photos informent, provoquent le débat », nous confie l’artiste. Si ses photographies prises sur le vif, dans un noir et blanc intense, sont autant de témoignages du chemin qu’il nous reste à parcourir, force est de reconnaître que leur beauté extraordinaire nous invite à ne plus détourner notre regard.
This exhibition presents about thirty large-format images of Sebastião Salgado and is part of the Saison En droits ! which commemorates the 70th anniversary of the Universal Declaration of Human Rights, signed at the Palais de Chaillot on December 10, 1948.
DES PHOTOS ENGAGÉES
Illustrer l’un des plus grands textes de l’Humanité– la Déclaration universelle des Droits de l’Homme– par des photos, c’est bien là l’idée du Musée de l’Homme qui convie en ses murs historiques, l’artiste Sebastião Salgado, célèbre photographe brésilien, humaniste voyageur et acteur environnemental engagé. L’un des plus grands photojournalistes du moment,qui sillonne le monde à la rencontre des peuples depuis plus de 40 ans. Il prend ses photos dans une vingtaine de pays des quatre coins du monde: Kenya, Mexique, Mozambique, Philippines, Rwanda, Somalie, Soudan ou Tanzanie, Afghanistan, Angola, Inde, Brésil, France, Bosnie, Ethiopie, Indonésie... Mais quel est le lien avec la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948, signée il y a 70 ans par 50 états, ici-même au Palais de Chaillot, alors siège de l’ONU ? La trentaine de très grands formats en noir et blanc sélectionnés par le photographe ainsi que par sa femme Lélia, l’ont été pour ce qu’ils nous disent de neuf des articles de la Déclaration rappelant des droits fondamentaux : droit à la vie, à l’asile, au travail, à la liberté de pensée, de conscience et de religion, à la sûreté et à l’éducation. À côté de ces articles, on peut voir des photos représentant des déplacements de population, des centres de réhabilitation pour enfants handicapés ou encore des visages et silhouettes en fuite. Une étrange impression nous envahit face aux contrastes presque ironiques de ces textes d’Histoire et des réalités humaines, nous faisant prendre conscience que le chemin est encore long... et que rien n’est jamais acquis. La Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 n’est en effet pas une loi, elle n’a jamais été votée, même si elle reste une référence mondiale. C’est à nous de continuer à la faire vivre, par nos petits gestes et nos grands actes.