A la loupe - Pablo Picasso, Petite fille sautant à la corde
Pablo Picasso, Petite fille sautant à la corde, 1950
En confrontant les œuvres d’Alexander Calder et Pablo Picasso, le Musée Picasso aborde la façon dont les deux figures majeures de l’art contemporain ont chacun traité la notion de vide. L’exposition nous donne à voir l’esprit créatif de Picasso, en nous présentant certaines réalisations moins connues de l’artiste, comme Petite fille sautant à la corde. Pour réaliser certaines de ses œuvres, Picasso procédait d’une manière proche de celle des artistes primitifs, en prenant ce qu’il avait sous la main sans savoir à l’avance ce qu’il allait réaliser. Suivant ce principe, Picasso s’est donc servi d’objets disparates pour composer Petite fille sautant à la corde. Jour après jour, il a récupéré des objets divers et variés trouvés dans un dépotoir. On distingue dans ce montage un ensemble de formes familières appartenant à notre monde industrialisé. Ainsi, un panier en osier sert à représenter le ventre, la tête est formée grâce au moulage d’une soucoupe, la coiffe par un morceau de carton, une fleur par un moule à gâteau et un tube de fer courbé constitue l’armature de la corde qui permet de tenir la petite fille en l’air. Un serpent en bois semble la menacer. Le sujet, oscillant entre vie quotidienne et connotations mystiques, est assez ambigu. S’agit-il d’une scène ordinaire ? Ou doit-on voir le serpent comme une allégorie de la sexualité ? En tout cas, Picasso relève ici un véritable défi technique pour faire tenir sa sculpture en équilibre.
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