Des solistes espacés de deux mètres au Théâtre Royal de Madrid
Alors que de nombreux opéras demeurent clos en raison de la crise sanitaire, certains tentent de rouvrir leurs portes après plusieurs mois de fermeture, avec des solutions pour le moins inédites. Le Théâtre Royal de Madrid a décidé d'espacer ses solistes de deux mètres les uns des autres, lors de sa réouverture le 1er juillet, avec La Traviata de Verdi.
En plus de cette distanciation sociale en vigueur marquée par des quadrillages rouges au sol, les solistes doivent porter un masque et l'orchestre, composé de 56 musiciens, joue avec un pupitre individuel. Les spectateurs, quant à eux, arborent également un masque et pénètrent par roulement dans le théâtre. Une prise de température est obligatoire à l'entrée de l'opéra. L'entracte a été prolongé et dure désormais quarante minutes afin d'éviter les mouvements de foule. Au total, plus de 340.000 euros ont été dépensés pour accueillir le public avec ces nouvelles normes et seule la moitié de la salle peut être remplie.
Même la mise en scène de La Traviata a due être repensée : les danses de salon et embrassades passionnées qui ponctuaient le spectacle dans le scénario original de Leo Castaldi ont été supprimées afin de garder une distance de sécurité entre les musiciens.
On se souvient que le Grand Théâtre du Liceu de Barcelone avait lui aussi lancé une initiative originale en remplaçant momentanément son public par...des plantes, lors de sa réouverture au mois de juin. Une solution poétique et apaisante qui permet de combler le vide laissé par les salles désertes. De même, l'Opéra de Vienne a réduit son public à 100 spectateurs par soir dans une salle de 1 709 sièges ! L'Opéra de Perm, situé dans l'Oural, à plus de 1 000 kilomètres à l'est de Moscou, est allé encore plus loin en proposant une idée folle : un spectateur unique par spectacle ! L'heureux élu doit bien entendu se soumettre à un examen médical afin de vérifier qu'il n'est pas porteur du virus.