Une œuvre de Banksy vendue sans son accord crée la polémique

 

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Un nouveau pochoir de Banksy, le célèbre street-artiste à l'identité mystérieuse, faisait son apparition sur les murs d'un petit immeuble en brique de Nottingham (Royaume-Uni) en octobre dernier. Aujourd'hui, l’œuvre a été rachetée par un galeriste pour un montant inconnu, au grand dam des habitants du quartier.

L'apparition de la Petite fille au hula-hoop, à l'angle d'un modeste salon de beauté d'un quartier de Nottingham, avait attiré les curieux et conquis le cœur des habitants, faisant parfois la queue jusqu'au bout de la rue pour pouvoir admirer l’œuvre quelques secondes ou poser à ses côtés. Mais les propriétaires de l'immeuble, qui ont vu plusieurs fois l'artiste désapprouver cette vente, ont décidé de la céder à la galerie Brandler, à 200 kilomètres de là, pour une somme à six chiffres dont le montant n'a pas été dévoilé. Au préalable, ces derniers l'auraient apparemment proposée à un certain nombre d'associations et de collectionneurs, dont aucun.e n'a souhaité.e s'approprier l’œuvre.

Cette nouvelle création hybride de Banksy avait déjà fait parler d'elle lorsque les propriétaires de l'immeuble avaient dans un premier temps décidé de retirer le vélo cadenassé au poteau, partie intégrante de l’œuvre, que beaucoup percevaient comme une référence au passé industriel de la ville. La galerie Brandler a fait appel, ce mercredi, à une entreprise pour forer le mur et transporter l’œuvre à des fins de restauration. Un geste qui a suscité la colère, voire l'emportement de certains, puisque le galeriste aurait reçu une trentaine d'e-mails virulents le qualifiant de "voleur d'art". Pour John Brandler, qui avait déjà racheté une réalisation de Banksy (Seasons Greetings) en 2019, ce n'était qu'une question de temps avant que la Petite fille et son hula-hoop soit de nouveau vandalisée et compte bien l'exposer au public lorsque celle-ci sera restaurée.

Quoi qu'il en soit, cette affaire réveille le grand débat sur la valeur des œuvres urbaines, leur nature (des créations déplacées dans un musée ou dans une galerie sont-elles encore du street art ?) et leur appropriation, surtout lorsque l'on connait la cote de Banksy sur le marché et alimente au fond l'éternelle question de savoir à qui appartient l'art.


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