Dans la part de l'ombre, le Musée du Quai Branly expose des sculptures en provenance du sud-ouest du Congo
Musée du quai Branly - Jacques Chirac
Du 14 décembre 2021 au 10 avril 2022
« La part de l’ombre ». Un nom d’exposition bien mystérieux pour cette exposition qui a décidé de lever le voile sur la production artistique du sud-ouest du Congo. Pour ce faire, l’institution parisienne a réuni plus de 160 œuvres précieuses – masques, statues et objets usuels – des pièces aujourd'hui soigneusement étudiées par le musée et produites pour leur grande majorité des années 1875 à 1950 . Orchestrée par le conservateur du musée royal de l’Afrique centrale en Belgique, l’exposition met ainsi en lumière le Bandundu, une ancienne province de la République démocratique du Congo, qui abrite encore aujourd’hui plusieurs dizaines de peuples différents. Pende, Yanzi, Suku... l’exposition dévoile aussi bien des productions discrètes que des pièces inestimables, à commencer par ces masques liés aux rites initiatiques des Makishi ou du Mukanda, ces cérémonies traditionnelles à destination des jeunes garçons passant à l’âge adulte. Une immersion dans les arts du sud-ouest du Congo redonnant toutes ses lettres de noblesse à la statuaire de cette région africaine au savoir-faire unique.
Focus sur…
Masque pwo, Tshokwe
Parmi les nombreux masques Akishi, les masques pwo incarnent un idéal de beauté en reprenant sur les pommettes les motifs caractéristiques des canons esthétiques tshokwe. Dotés d'une coiffe en fibres végétales et parés d’un élément textile tressé, ils s'accompagnent traditionnellement de divers accessoires devant apporter fertilité et prospérité à toute la communauté. Portés par les initiés lors de cérémonies officielles, ces masques servent de marqueurs d’identité ethnique.
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Masque hemba, Kwese
Souvent de couleurs vives et surmontés de figures animales, les masques hemba représentent d'anciens chefs de lignée disparus et suscitent encore aujourd’hui un profond respect dans la communauté. Portés lors de grandes cérémonies, ces masques détiennent selon la croyance, un pouvoir pouvant être dirigé contre ceux qui manqueraient de respect aux anciens ou tenteraient de nuire aux traditions. Ils sont également utilisés pour guérir la maladie.
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Masque bwalabwala, Pende occidentaux
Des yeux ronds exorbités, un nez de travers et une bouche désaxée… Les masques bwalabwala, aussi appelés “masques à la bouche déformée”, illustrent par leurs traits irréguliers les traces d’une maladie. Une crise d'épilepsie ? Le résultat d’une paralysie faciale causée par un rituel de sorcellerie ? Le mystère reste entier mais ces masques, arborés par des danseurs, ont pour vocation de faire rire le public.