Il fabrique des sculptures fascinantes en réassemblant les pièces de machines à écrire

 

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On pensait que les machines à écrire, inusitées depuis les années 80, était désormais réservées aux antiquaires et aux collectionneurs de vieilleries. Mais Jeremy Mayer les remet au goût du jour, en créant à partir des différents composants de cet objet mécanique complexe des sculptures futuristes.





Les créations métalliques du sculpteur virtuose les plus impressionnantes, ce sont ses anthropomorphes à taille réelle, pouvant comprendre plus de 2000 pièces différentes assemblées. Par la matière première même, ils revêtent une apparence robotique. Jeremy Mayer transforme des objets rétros en œuvres futuristes, un beau pied de nez à l’obsolescence programmée et au consumérisme ! Ses sculptures ont à la fois le charme du plaisir coupable ressenti face aux objets désuets et la beauté du métal froid et brillant à l’apparence technologique qui rappelle les films de science-fiction. Une autre de ses séries fascinantes se rapproche de l’art du mandala qui, par la répétition des motifs mécaniques microscopiques, nous plonge dans une vision psychédélique et kaléidoscopique. Ces rosaces fractionnées sont pour l’artiste symbole de pureté et d’apaisement. Il se connecte avec ces œuvres à une forme de spiritualité dans l’art. Et puis l’atelier du mécanicien est aussi l’habitat d’oiseaux en fer-blanc. Se confrontent alors la symbolique de légèreté amenée par la fluidité des mouvements en vol de ces animaux aux plumes fragiles, et la dureté et lourdeur des matériaux utilisés. Ces œuvres donnent alors l’impression d’un instant, d’un battement d’aile figé pour notre contemplation.

Le rapport de Jeremy Mayer aux machines à écrire est d’abord émotionnel. Son médium de création privilégié, il l’a rencontré encore enfant, lorsqu’il met ses mains pour la première fois sur la machine familiale. Son histoire personnelle rejoint l’histoire collective, puisqu’il vit en Californie où de nombreuses chaînes de manufactures en produisent ; il a grandi parmi elles et parmi des gens qui y dédiaient leurs existences. C’est à 20 ans, en 1994, qu’il découvre leur potentiel artistique et qu’il dissèque une machine pour la première fois. Une épiphanie, puisque c’est ce même processus créatif auquel il est fidèle depuis presque 30 ans. Son talent l’a amené à rencontrer de nombreux autres passionnés de machines à écrire : il est allé jusqu’à réaliser un documentaire avec eux, California Typewriter, dans lesquels Tom Hanks et John Mayer témoignent !

Regardons plus en détail la manière dont il travaille. La première étape, c’est la collecte : Jeremy Mayer écume les fripes, les vide-greniers et les magasins de réparation proches de chez lui. Son cas de figure préféré, c’est lorsqu’il sauve une machine juste avant qu’elle ne parte à la décharge. Car la dimension écologique est au cœur de son travail, dans une lignée zéro déchet. Puis il désosse minutieusement chaque partie, chaque vis, chaque touche, avant de les remonter à froid, sans ajout d’élément extérieur, uniquement en assemblant les pièces différemment. Il fait seulement usage d’une armature pour que les œuvres les plus monumentales ne s’effondrent pas sous leurs propres poids.  Il affirme que dans toutes les machines désassemblées, il utilise 99 % des pièces. Il suit en mécanique l’adage de la physique : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.

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