Avec quel élément peut-on révolutionner le genre parfois statique de la sculpture ? La pierre ? Trop commun. Le marbre ? Trop lisse. Le choix de Toni Grand s’est porté sur un tout autre matériau : le bois. Parce qu’il est facile d’accès et informe, celui-ci s’est attiré les faveurs du sculpteur pour réaliser ses créations ou devrions-nous dire son « bricolage sans importance.».

Un comble pour un artiste à part, aujourd’hui auréolé d’une surprenante rétrospective dans le sud de la France. À travers la sélection de soixante-dix oeuvres d’art, le Musée Fabre nous invite à (re)découvrir une figure essentielle de la seconde moitié du XXᵉ siècle. Ce proche du groupe Supports/Surfaces nous apparaît ici comme un artiste radical guidé par la seule force du trait et un amour incommensurable pour la matière.

D’une simplicité parfois déconcertante, Toni Grand amorce ainsi sa grande révolution : un bouleversement qui prend la forme de fragments assemblés les uns avec les autres et qui se cristallise avec ses troublants petits poissons préalablement plongés dans du formol et fixés dans du stratifié polyester transparent. Entre embaumement et pétrification, Toni Grand fige les choses dans une mémoire de résine tout en écrivant une nouvelle page de l’Histoire de l’art.

MUSÉE FABRE
Du 20 janvier au 5 mai 2024
39 boulevard Bonne Nouvelle,
34000 Montpellier