À quoi peut ressembler une œuvre d’art faite par un jeune adulte qui n’a connu que le 3e millénaire ? Première expérience pour certains, saut dans le vide pour d’autres, examen de routine pour les plus aguerris, cette exposition XXL sonne comme le début d’une nouvelle ère pour nos artistes en herbe. Véritable tremplin professionnel, le Festival 100% L’expo invite une cinquantaine de jeunes diplômés des plus grandes institutions françaises à faire leurs preuves dans le grand bain de l’art contemporain. Ici, pas de thématique ! Chacun est libre de présenter ce qu’il veut de lui... Ainsi, Oscar Nahan des Arts Décoratifs de Paris nous plonge dans un océan de couleurs avec son grand projet textile Bouillon de culture, quand Louise-Margot Décombas et Lucas Tortolano des Beaux-Arts de Paris nous introduisent dans leur univers délicieusement bubble-gum façonné « à quatre mains et deux cœurs... » Comment résister ?

Découvrez nos coups de cœur :

SAMIR LAGHOUATI-RASHWAN (1992)
Beaux-Arts de Marseille

D’habitude, Samir Laghouati-Rashwan fait parler les morts. Cette fois-ci, le plasticien diplômé des Beaux- Arts de Marseille donne la parole aux vivants, aux plantes et aux objets inertes dans cette installation vidéo futuriste et engagée. Plongés dans la pénombre, nous assistons au dialogue silencieux de quinquinas déracinées. Ces plantes ont fait un long chemin entre le Pérou dont elles sont originaires et l’Europe où elles sont exploitées. Sur le sol, des bouteilles de Schweppes Tonic fluorescentes contenant de la quinine, ne sont plus de purs produits de consommation mais des insectes lumineux en harmonie avec leur environnement.

OPALE MIRMAN (1995)
Beaux-Arts de Nantes Saint-Nazaire

Beaux-Arts de Nantes Saint-Nazaire Sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés... Lumière sur l’envoûtante Opale Mirman. Cette amazone diplômée des Beaux-Arts de Nantes Saint-Nazaire explore les codes de la féminité et de la fécondité avec ses sculptures nacrées, ses pièces en céramique girly et ses sirènes aux griffes acérées de harpies. Son œuvre qui semble jaillir tout droit des fonds marins surfe sur la vague d’une nouvelle représentation éco-féministe de la femme, faisant d’elle une créature monstrueuse, hybride, mythologique.

CHAE DALLE PARK (1997)
École supérieure d’arts de Paris-Cergy

Chae Dalle Park prend son envol. Nous avions pu suivre le parcours atypique de cette jeune diplômée de l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy avec sa sœur jumelle Chae Biole Park, repérées toutes deux lors d’un hypnotique duo show à la Galerie Anne-Laure Buffard (venue de la prestigieuse Galerie Nathalie Obadia). Inséparables, les deux femmes ont été acceptées à la même école, ont exposé au même endroit et fondé ensemble un collectif d’artistes inspirés. Délicate et vaporeuse, l’œuvre flottante, textile et textuelle de Chae Dalle Park se démarque de son double à La Villette.

CAROLINE VERGOTE-COUDOURNAC (1992)
La Villa Arson

Le monde floral de Caroline Vergote-Coudournac n’est pas celui que vous croyez. Dans un monde futur où les plantes auraient repris le contrôle de la Terre, le seul moyen de s’y promener en toute sécurité et en évitant les dangers serait de se camoufler... en plantes ! L’artiste tout juste diplômée de la Villa Arson construit ici un univers hostile à la beauté vénéneuse bien loin des bouquets charnels de Georgia O’Keeffe. Toxiques et envahissantes, ses fleurs XXL sorties tout droit d’un film apocalyptique pourraient se fondre dans le décor de la saga Alien.