Engagées. 64 artistes engagées, rebelles, manifestantes et libres. Au cœur de la Villa Datris, centre d’art niché dans une demeure aux tuiles orangées, bercée par le cours tranquille et régulier de la Sorgue, se sont installées les œuvres d’artistes engagées, toutes femmes. Sculptures abstraites, vidéos percutantes, néons rouge vif, installations monumentales, slogans chocs de Miss Tic : autant de créations qui investissent les étages et les jardins de ce lieu où l’art est roi.

Au premier étage, une installation noire de Chiharu Shiota veille, en face, une statue monumentale de Mary Sibande incarnant une tisseuse silencieuse, accablée par le poids d’une condition sociale injuste. Plus loin, un mur de rubans multicolores affiche des slogans catchy militants. En montant les escaliers, sous les voûtes de cette maison hors norme, une vidéo de marionnettes réalisée par Jeanne Suspuglas attire l’attention. Derrière cette mise en scène se cache un message fort, poignant : celui des femmes victimes de violences conjugales. Dans le jardin, à l’ombre de hautes plantes, l’œuvre d’Odile de Frayssinet évoque les affiches de lutte qui ont suivi la mort de Masha Amini, un rappel puissant de la nécessité de se battre pour la liberté.

Chaque œuvre, chaque installation est une alarme, une réflexion, un constat ou une colère exprimée face à la condition des femmes. Ces artistes venues du monde entier témoignent, avec talent et sensibilité, d’une réalité trop souvent bafouée, maltraitée, ignorée. Les matériaux, les formes, les musiques, la disposition, tout est conçu et pensé pour confronter, choquer, apprendre et comprendre la nécessité de l’engagement.

Bien plus qu’un simple rassemblement artistique, c’est le récit d’un combat et l’annonce d’un espoir. Une exposition qui parvient à convoquer l’Histoire autant que le présent, retraçant le parcours d’une lutte constante, toujours d’actualité.