Exposition Fernand Léger, Un moderne à l’œuvre au Val Fleury
Val Fleury
Du 2 au 28 septembre 2025
On croyait tout savoir de Fernand Léger. Ses couleurs, ses machines à peindre, son goût du monumental. Mais à Gif-sur-Yvette, c’est un autre visage qui s’affiche. Plus discret, plus tendre, presque domestique. À travers ses affiches lithographiées, ses objets personnels, un film expérimental et les photographies sensibles de Robert Doisneau, l’exposition Un moderne à l’œuvre esquisse une silhouette plus humaine du géant de la modernité.
Car ici, pas de fresques démesurées ni de démonstration d’école. On entre par les galeries et l’atelier Mourlot, haut lieu de la lithographie parisienne, où Léger donne à l’affiche une place d’honneur. Ces feuilles de papier imprimé, à première vue modestes, deviennent ici de précieuses œuvres graphiques, traces rares d’une diffusion artistique en pleine mutation.
Mais très vite, l’exposition nous entraîne ailleurs. Vers la retraite giffoise de Léger, ses derniers étés au Gros Tilleul, cette ancienne guinguette transformée en atelier en 1952, refuge paisible où il peint, reçoit, et vit entouré d’amis : Cendrars, Éluard, Aragon, Ronis, Doisneau… Un lieu d’amitiés et d’ultimes chefs-d’œuvre. C’est là que Robert Doisneau le photographie, dans la lumière accidentée de l’atelier.
On découvre ici une série de tirages spécialement commandés pour l’exposition : l’artiste au travail, les toiles posées contre les murs, le châssis géant à déplacer seul. Et ce souvenir maladroit : un tableau destiné à Douglas Cooper, traversé par une chute malheureuse – deux projecteurs, une toile embrochée – et Léger qui ne se fâche pas. Parce que l’essentiel n’était pas là. L’essentiel, c’était de peindre, encore, jusqu’à la veille de sa mort. Et nous voilà plongés, pour finir, dans Ballet mécanique, le film avant-gardiste réalisé en 1924 par Léger et Dudley Murpy.
Une œuvre sans narration, sans logique, pur battement d’images – un cinéma de la forme, entre peinture, rythme et pulsation moderne. Ce que fut Léger, au fond : un œil de peintre dans un siècle qui s'accélérait.
C’est ici à Gif-sur-Yvette que Fernand Léger a vécu ses dernières années, entre nature, formes et couleurs.
Dès l’entrée de la ville, on tombe d’abord sur Le Gros Tilleul, ancienne guinguette transformée en atelier, conserve la mémoire des grandes toiles peintes ici, dans le calme d’un jardin. Un peu plus haut, le cimetière de Gif accueille sa sépulture. C’est ici qu’il a choisi d’être inhumé, au cœur de la ville qu’il aimait tant. Enfin, La Joueuse de flûte, sculpture monumentale créée en 1993 en hommage à Léger, accueille les visiteurs. Fruit d’une collaboration entre un sculpteur et des enfants, l’œuvre célèbre l’amour de Léger pour l’art populaire, la transmission, et les couleurs éclatantes. Restaurée récemment, elle rend un hommage vibrant à l’héritage du peintre.
Au bout du chemin, sa tombe. Une dalle sobre, rehaussée d’une mosaïque inspirée de sa célèbre : Fleur qui marche. Un dernier éclat de vie. Un parcours sensible, à ciel ouvert, pour prolonger l’exposition et toucher du regard l’empreinte d’un géant.
Sur les pas de Fernand Léger
À l’occasion des Journées du Patrimoine, le Val Fleury propose un itinéraire guidé à travers le quartier des Rougemonts, marqué par la présence de Fernand Léger, où l’artiste vécut ses dernières années et repose aujourd’hui. Une invitation à redécouvrir Gif autrement, au rythme des souvenirs et des paysages traversés par l’art.
Samedi 20 septembre à 14h30 et à 16h
Gratuit – Sur inscription
VAL FLEURY
Du 2 au 28 septembre 2025
Allée du Val Fleury, 91190 Gif-sur-Yvette (RER B)
Du mar. au sam. 14h-18h, dim. 14h-18h30, fermé le lun.
Entrée libre