Nos images de l'exposition sous la pluie, peindre, vivre, rêver au Musée d'Arts de Nantes

MUSÉE D’ARTS DE NANTES
Du 7 novembre au 1er mars 2026

Il y a d’abord ce voile qui trouble la vue, efface les horizons et brouille les contours.

 

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La pluie, insaisissable, traverse le XIXᵉ siècle comme un défi pour les peintres et photographes, fascinés par sa capacité à métamorphoser paysages et humeurs. Au Musée d’arts de Nantes, près de cent cinquante œuvres nous invitent à redécouvrir cette histoire sensible, à la croisée de l’art et de la météorologie naissante. À la faveur des averses, les peintres de plein air quittent l’atelier pour s’immerger dans la vibration de l’air, dans les miroitements des flaques ou les traînées obliques qui strient le ciel. Les impressionnistes s’emparent de ces variations fugitives et les rapportent à la vie moderne : sur les boulevards d’Haussmann, les passants se hâtent, silhouettes nervurées par la forme du parapluie, objet devenu indispensable et bientôt véritable signe social. Les artistes en font un motif, tantôt mondain, tantôt cocasse, jouant des jupes relevées, des parapluies retournés, des corps frôlés dans la cohue des rues mouillées.

D’autres choisissent la voie du lyrisme. Gustave Doré déploie, dans ses visions écossaises, l’éclat héroïque d’un orage traversé par un rayon de soleil. Verlaine, lui, entend dans le ruissellement une mélancolie intime : « Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville. » À l’orée du XX siècle, la photographie prolonge ce regard poétique : flaques réfléchissantes, silhouettes anonymes, halos lumineux. La pluie devient matière atmosphérique, et, sous l’objectif des pionniers de la « Nouvelle Vision », la ville elle-même semble se dissoudre dans le miroitement. Servie par une scénographie monumentale, l’exposition nous entraîne dans une traversée sensorielle et polyphonique, là où la pluie ne se regarde plus, elle se vit, se rêve, s’écoute.

Focus contemporain

En écho au parcours, deux créations ouvrent la pluie à d’autres horizons : Julius von Bismarck étire le passage d’un cyclone jusqu’à en faire une expérience hypnotique, tandis que Zimoun compose, avec de simples moteurs et cordes, un paysage sonore à la fois fragile et monumental. Deux visions qui prolongent l’averse dans notre imaginaire d’aujourd’hui.

Musée d’Arts de Nantes
Du 7 novembre au 1er mars 2026
10 rue Georges-Clemenceau, 44 000 Nantes


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