Exposition Les lignes du visible, Exposition collective à la Fondation Taylor
Fondation Taylor
Du 4 au 27 septembre 2025
C’est une maison de silence et de lumière, nichée rue La Bruyère. On pousse la porte de la Fondation Taylor comme on entrerait dans un atelier partagé, un îlot d’hospitalité pour les formes sensibles. En septembre, le rez-de-chaussée du lieu accueille quatre artistes, quatre regards, quatre gestes graphiques et picturaux qui s’observent, se répondent, parfois se frôlent.
Maryam Shams peint comme on respire, par blocs. Elle assemble des masses, structure des équilibres, convoque l’éclat des pigments et la douceur des transparences. Ses diptyques et triptyques semblent vibrer doucement dans l’espace, traversés par un souffle végétal, un rythme presque cosmique – comme si la lumière passait entre les toiles. Une peinture habitée, tendue vers l’éveil.
Plus loin, les arbres d’Éric Sala dressent leur silence. Dessinés à l’encre, au stylo tubulaire ou au pinceau, ils occupent le papier comme des présences fragiles, saisies dans la blancheur. Inspiré par la bande dessinée mais nourri par l’observation du vivant, l’artiste compose des paysages réduits à leur seule tension graphique. Un chemin, un feuillage, un silence.
Chez Tomas Scherer, le dessin bifurque. Des figures surgissent, souvent bicolores, rehaussées de discrètes touches d’or. Elles intriguent, dérangent parfois, prises dans des mises en scène qui interrogent la normalité et l’illusion. Ses compositions jouent des distances et des regards, entre rêverie et étrangeté, comme si quelque chose venait toujours de se produire – ou allait advenir.
Enfin, les œuvres de Sophie Trividic se donnent à lire point par point. La technique du pointillisme devient chez elle un acte presque méditatif, une manière d’habiter le papier. L’œil se perd dans la vibration noire des micro-signes, happé par des figures qui hésitent entre abstraction et figuration. Là aussi, c’est une affaire de seuils, de perceptions instables, de réminiscences suspendues. Une constellation d’univers, un dialogue sans heurts, mais non sans tension.
Ici, la ligne est reine : ligne des arbres, des visages, des rythmes ou des illusions. Quatre écritures du visible, quatre manières d’habiter le papier et la toile, quatre gestes qui prolongent la main jusqu’au cœur.
FONDATION TAYLOR
Du 4 au 27 septembre 2025
1 rue La Bruyère, 75009 - M° Saint-Georges (12)
Du mar. au sam. 13h-19h
Entrée libre