Un jour, une nuit, quelque part dans un appartement… le reste de l’histoire c’est à vous, spectateur, de l’écrire ou de l’imaginer. Les toiles énigmatiques et étrangement familières d’Anne-Françoise Couloumy vous ouvrent le champ des possibles ne laissant derrière elles qu’une poignée d’indices trahissant une présence humaine. Une porte entrouverte, une lumière laissée allumée, une ombre qui disparaît… Chacun nourrira sa propre réflexion, se racontera un récit différent. Une seule constante demeure dans ces œuvres silencieuses, natures mortes et scènes d’intérieur désertées, le poids d’une absence latente. Dans l’œuvre de Couloumy, le cœur du récit semble s’opérer ailleurs, hors du cadre et pourtant ; chaque espace vide renferme en lui une certaine évidence, l’Homme, absent, invisible sur ces toiles, est partout. Au-delà de sa maîtrise formelle ou de son travail remarquable sur la lumière – mais dont l’origine exacte restera toujours une inconnue – l’artiste peintre suggère la présence humaine de la plus subtile des manières, privilégiant des pièces manifestement vides mais habitées par l’âme humaine.