Exposition "In Fine", Lisbeth Delisle, sculpteur, en majesté à la Galerie de l’Europe
Galerie de l'Europe
Du 12 au 24 septembre 2023
D'où viennent ces silhouettes, ces êtres saisis dans la vie d'un mouvement intemporel. L'exposition à la galerie de l'Europe dévoile à la rentrée le théâtre de Lisbeth Delisle, l’une des dernières élèves de l’immense Ossip Zadkine.
Du haut de ses 88 ans, cette disciple de Robert Couturier confirme une nouvelle fois son statut de sculpteur aux doigts d’or au terme d’une exposition réunissant quelques-unes des plus belles pièces de son répertoire : des sculptures en bronze, d'autres en carton et des collages marqués par son goût assumé pour la narration et son sens de la mise en scène. Depuis plus de 60 ans, la sculpteur interroge le mystère de la vie en insufflant dans chacune de ses créations une étrange tension… Ses sculptures s’ancrent ainsi dans un mouvement permanent, ses personnages sont saisis sur le vif, ses paysages sont faits de vide et de plein, rappelant la dynamique instable du monde dans lequel nous évoluons. Entre grandeur et humilité, Lisbeth Delisle a ainsi pour habitude d’envelopper ses personnages dans un cadre protecteur à l’image de ce couple uni sous une Arche d’alliance ou de cette scène de Baptême orchestrée sous une solide arcade en fonte. Mais que se passe-t-il lorsque ses personnages ne peuvent compter que sur eux-mêmes ? L’artiste imagine alors d’autres récits, comme ses Jumeaux fusionnels qui se protègent mutuellement, s’entraînant l’un et l’autre dans la marche sur le chemin de l’exil. L’une des nombreuses histoires à découvrir dans cette exposition immanquable…
Pour aller plus loin…
Et si l'œuvre la plus bouleversante de Lisbeth Delisle se trouvait à Paris au vu et au su de tous ? Direction la Porte de Bagnolet dans le XXe arrondissement pour admirer cette émouvante sculpture d’Édith Piaf. La tête renversée en arrière et les bras tendus vers le ciel, l’artiste fige ici la chanteuse dans une interprétation douloureuse d’émotion avec sa bouche grande ouverte et ses yeux perdus dans le vide, tandis que son corps tout entier semble littéralement habité par la musique. Si Lisbeth Delisle a volontairement ajouté une vingtaine de centimètres à la Môme (l’interprète de La Vie en rose ne dépassant pas le mètre cinquante), la sculpteur a souhaité insuffler à son œuvre un réalisme tragique, signant à cette occasion un portrait magistral d’une chanteuse infiniment populaire.
Exposition présentée par la Galerie Collégiale - Lille.
Pour plus d'informations : Véronique Dalle - 06 07 90 46 28 - veronique.dalle@gmail.com ou vdalle@nordnet.fr