Jean Dubuffet : L'exposition magistrale de la Fondation Gianadda

Fondation Gianadda
Jusqu'au 6 juin 2022

 

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L’avènement de l’un des plus grands artistes du XXe siècle, si ce n’est le plus grand par son audace, serait-il un hasard ? À l’origine d’un des chapitres les plus scandaleux de l’Histoire de l’art, Jean Dubuffet, un solitaire en marge qui méprisait ouvertement la culture dominante, jugeant que le vrai art est toujours là où on ne l’attend pas. Si à ses débuts, le public dérouté par tant d’impertinence pourra crier à l’imposture, l’artiste s’affirmera vite comme premier théoricien de l’Art brut, demeurant par la même occasion l’auteur d’une œuvre protéiforme et inclassable, faite d’assemblages et de bricolages, d’accidents et de coïncidences involontaires. Un travail polymorphe d’une grande complexité, nourri par son rapport singulier à l’art et aux personnalités « indemnes » de culture artistique, qui fait aujourd’hui l’objet d’une ambitieuse exposition. La Fondation Pierre Gianadda orchestre une rétrospective absolument magistrale caressant toute l’œuvre de Dubuffet, soit plus de 40 ans de création. À travers une sélection d’une centaine de ses productions majeures et une poignée de ses chefs-d’œuvre les plus emblématiques, l’exposition couvre ainsi cinq décennies de production, illustrant avec précision les nuances progressives de son travail autour de l’Art brut. Une œuvre faite en apparence de contradictions, mais qui se révèle ici d’une cohérence absolue, rythmée par des séries successives audacieuses et expérimentales, témoignant de l’inépuisable créativité de cet artiste insoumis, figure majeure de l’art contemporain.

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PORTRAIT D’ADULTE
Œuvre de jeunesse de l’artiste, ce portrait de l’écrivain André Dhôtel témoigne de la fascination de Jean Dubuffet pour les dessins d’enfants et les graffitis. Une œuvre frontale et maladroite réalisée en 1947, qui résume d’ores et déjà la position du peintre dans l’Histoire de l’art, symbolisant ainsi son renoncement à tout ordre esthétique.

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LES PRÉMICES DE L’HOURLOUPE
En 1962, Jean Dubuffet rompt définitivement avec ses Matériologies et ses études de sol pour travailler un nouveau langage artistique, fait de cellules tantôt pleines, tantôt hachurées au spectre coloré restreint : L’Hourloupe. Un mot-valise, contraction du mot “loup” et “d’entourloupe”, qui restera durablement associé au nom de l’artiste. Dès 1961, une œuvre inaugure ce nouveau cycle, La Gigue irlandaise. Une huile sur toile expérimentale dans laquelle Dubuffet explore une palette chromatique plus large. Inspiré du tissu urbain et de la foule, le motif se fait lui aussi plus dense, annonçant les alvéoles signature du peintre et sculpteur.

FONDATION PIERRE GIANADDA
Jusqu’au 6 juin 2022
Rue du Forum, Martigny (Suisse)


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