Exposition Zanele Muholi à la Maison Européenne de la Photographie : le sacre d'une reine
Maison Européenne de la Photographie
Du 1er février au 21 mai 2023
Zanele Muholi, c’est le visage d’une reine, le regard braqué vers l’objectif, droit, fier et intense. C’est aussi le symbole d’une lutte acharnée contre les discriminations, la ségrégation ou la différenciation, aujourd’hui auréolé d’une gloire nouvelle. Cette arrière-petite-fille d’esclaves dont la mère a passé sa vie au service d’une famille d’Afrikaners triomphe aujourd’hui sur le monde de la photographie grâce à ses troublantes séries de portraits en noir et blanc documentant la vie des minorités dans une Afrique du Sud post-apartheid. Un règne prospère, synonyme de partage, dans lequel Zanele Muholi dessine les contours d’un royaume à son image, inclusif et puissant. À travers la sélection de plus de 200 portraits, vidéos et installations, la Maison Européenne de la Photographie consacre cette étoile montante de la scène contemporaine en lui offrant sa toute première rétrospective parisienne. L’exposition, imaginée comme un vibrant face-à-face avec elle-même, nous plonge dans le répertoire visuel d’une artiste qui se définit davantage comme une activiste qu’une simple photographe. C’est pourtant bien armée d’un appareil photo que Zanele Muholi capture ses sujets, soumettant au monde entier une tout autre vision des communautés queer et racisées. En montrant les blessures et les traumatismes de ses amis avec sa série « Only Half the Picture », en apportant son soutien aux personnes trans dans « Brave Beauties » ou en incarnant elle-même différents personnages et archétypes de la femme noire, l’artiste non-binaire participe activement à la reconnaissance des minorités dans le monde de l’art, transformant les victimes d’un système dévastateur en icônes.
Focus sur...
Sebenzile
Les aviez-vous remarqués ? Ces accessoires du quotidien, autrefois symboles de l’asservissement de ses aïeuls, détournés ici en bijoux ou en objets d’apparat ? Pour réaliser ses autoportraits à l’esthétique minimaliste, Zanele Muholi soustrait ses pinces à linge en couronnes d’épines, transforme des éponges en inox en coiffes, réinterprète l’utilité des gants en latex, et use de pneus en caoutchouc et de serre-câbles pour se couvrir le corps, insufflant à son travail une charge politique non dénuée de sens.
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