Exposition Fernand Léger : un tourbillon chorégraphique en plein cœur de la Normandie
Musée Léger-Mare Argentan
Jusqu'au 21 septembre 2025
Costumes éclatants, rythmes effrénés, décors audacieux : c’est à Argentan que se dévoile, le temps d’un été, l’énergie folle des Ballets suédois, troupe mythique de l’avant-garde des années 1920. Dans la maison même où grandit Fernand Léger, le musée Léger – André Mare consacre un focus vibrant à cette compagnie révolutionnaire, pour laquelle Léger créa deux ballets, entre formes mécaniques et poésie colorée. Programmes originaux, dessins de décors, photographies et partitions plongent le visiteur dans une époque en perpétuelle invention.
À deux heures de Paris, ce bijou muséal conjugue architecture contemporaine et esprit moderniste. L’occasion parfaite d’un week-end arty entre patrimoine, danse et avant-garde.
Fernand Léger, trois coups de projecteur à Argentan
Il y a des œuvres qui s’impriment dans la rétine comme des éclats de lumière. En plein cœur de la Normandie, le musée Fernand Léger – André Mare déploie un vibrant hommage à l’enfant du pays, à travers une collection permanente aussi joyeuse que saisissante. À l’étage, trois chefs-d’œuvre résument à eux seuls l’audace graphique et la puissance poétique de cet immense artiste moderne.
Le Tournesol, d’abord, capte tous les regards. Une fleur solaire aux pétales éclatants, presque mécaniques, dressée comme une icône. Léger en fait un totem coloré, à la frontière entre nature et machine, figé dans une frontalité sculpturale. Chaque contour est cerné, chaque couleur vibrante — un condensé de modernité optimiste.
Non loin, Le Clown jaune déploie son étrange mélancolie. Masque pâle, regard fixe, costume en damier : l’arlequin devient une figure métaphysique, énigmatique et presque inquiétante. Le cirque selon Léger, c’est moins le divertissement que le vertige du monde, entre rituel et dérision.
Et puis il y a Les Constructeurs sur fond bleu, manifeste éclatant d’un monde en chantier. Deux silhouettes suspendues dans les airs, bâtissant l’avenir sur une trame de poutres et de ciel vif. Peint en 1950, ce tableau est une ode au travail, au progrès, à la beauté du geste ouvrier — dans une symphonie de bleus, de rouges et de structures géométriques.
Trois œuvres, trois visages d’un artiste inclassable, dont le musée d’Argentan révèle ici l’élan vital et la force visionnaire. À prolonger après l’exposition sur les Ballets suédois, pour une immersion totale dans l’univers graphique et humaniste de Léger.
Musée Léger-Mare Argentan
Jusqu'au 21 septembre 2025
6 rue de l'Hôtel de Ville, 61200 Argentan
Du mar. au sam. 10h30 – 12h30, dim. 13h30 – 18h, fermé le lun