Charles Ray en 5 oeuvres décryptées

Bourse de Commerce / Centre Pompidou
Jusqu'au 6 juin 2022 / Jusqu'au 20 juin 2022

Depuis plusieurs semaines maintenant, le public français tente d’apprivoiser l’œuvre scandaleuse du sculpteur américain Charles Ray, exposé simultanément au Centre Pompidou et à la Bourse de Commerce. Parmi la quarantaine de sculptures présentées actuellement à Paris, soit près d’un tiers de sa production, nous avons décrypté pour vous 5 de ses créations les plus folles.





 

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AUTOPORTRAIT(S)
Et si son modèle favori, c’était lui ? Au fil des années, Charles Ray s’est immortalisé lui-même à de nombreuses reprises. Au Centre Pompidou, l’artiste dévoile ainsi deux autoportraits photographiques, l’un convexe (Yes) fait sous LSD en 1990, puis un autre plus troublant encore, exécuté deux ans plus tard et baptisé No, dans lequel le sculpteur prend en photo... un moulage hyperréaliste de son propre corps. Changement de décor sur le parvis de la Bourse de Commerce : l’artiste convoque cette fois-ci la figure classique de la statue équestre en se représentant à cheval. Le sculpteur renverse cependant les codes en se mettant en scène avachi sur une selle de western, elle-même posée sur une monture tout aussi éreintée. Une image paradoxale pour une sculpture monumentale pesant tout de même près de 10 tonnes !7

 

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ÉPAVE AUTOMOBILE
C’est l’une des œuvres les plus bouleversantes de cette double exposition : les ruines d’une voiture fracassée par un terrible accident de la route. Une épave encore fumante d’un gris-blanc fantomatique, reconstituée à l’identique par l’artiste, de la carrosserie au moteur. À l’origine de cette sculpture cabossée reconstruite pièce par pièce par Ray, la fascination du sculpteur pour un accident mortel et l’idée étrange que la voiture retenait sans doute encore l’âme du conducteur décédé. L’artiste a dès lors cherché à immortaliser dans la fibre de verre le chaos de cet épisode tragique.

 

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MÈRE DE L’ARTISTE
À travers cette étonnante sculpture de papier, Charles Ray revisite une partie de l’Histoire de l’art. Ce nu féminin aux motifs pop et colorés, étendu dans une position lascive et tout aussi équivoque, s’inscrit comme le lointain héritier des Vénus allongées de la Renaissance. Plus cocasse encore, l’œuvre s’inspire également d’une statuette érotique bon marché. Le titre de l’œuvre est quant à lui un clin d’œil au tableau de Whistler, connu comme le Portrait de la mère de l’artiste, troquant la robe noire et austère de la toile du maître pour des tatouages sulfureux.

 

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MANNEQUIN XXL
Charles Ray leur doit pour beaucoup sa renommée outre-Atlantique. Deux silhouettes XXL, élégamment vêtues et hautes de 2,40m, icônes surdimensionnées illustrant le consumérisme si caractéristique de nos sociétés, que nous aurions pu croiser dans les années 90. Leur allure impeccable pourrait les faire passer pour réelles (vrais cheveux, vrais cils, vêtements sur mesure), à deux détails près : leur taille et leurs yeux. Le sculpteur les a en effet dotées d’un léger strabisme, de sorte que nous ne puissions jamais établir un contact visuel ni même croiser leur regard.





 

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BOY WITH A FROG
Ce jeune garçon aura décidément fait couler beaucoup d’encre. Réalisé pour l’ouverture de la Punta della Dogana à Venise en 2009, cet enfant nu de 2,50m en acier inoxydable provoqua lors de son inauguration un certain malaise chez les Vénitiens, si bien que celui-ci fut tout simplement chassé du Grand Canal et remplacé illico par un traditionnel réverbère en fonte. Ce Boy with a frog fait pourtant référence à la tradition de la sculpture en marbre en Italie, à l’antique, et rappelle volontairement l’Apollon sauroctone qui s’apprête à tuer un lézard le long d’un tronc d’arbre.

Notre article sur l'exposition Charles Ray au Centre Pompidou
Notre article sur l'exposition Charles Ray à la Bourse de Commerce


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