Toutânkhamon, le trésor du pharaon

Grande Halle de la Villette
Du 23 mars au 22 septembre 2019

C'est officiellement un succès. Toutânkhamon, le trésor du pharaon est l'exposition la plus visitée en France : 1,3 millions de visiteurs depuis le 23 mars. Jamais autant de monde ne s'était mobilisé pour une exposition à Paris. L'événement bat son propre record puisque l'ancien avait été enregistré au Petit Palais avec 1,2 millions d'entrées pour Toutânkhamon et son temps, en 1967 . La Grande Halle de la Villette accueille des trésors inestimables venus d’Egypte, autour du célébrissime pharaon Toutânkhamon, pharaon de la XVIIIe dynastie égyptienne, au 14e siècle avant JC.

… Célébrissime mais pas depuis longtemps - à l’échelle de l’Humanité - puisque jusque dans les années 1920 nous ignorions tous (ou presque) son existence.

Toutankhamon on le rappelle n’est qu’un enfant lorsqu’il montre sur le trône d’Egypte, 8 ou 9 ans à peine. Difficile de régner sereinement avec l’influence écrasante des hauts dignitaires qui saisissent sa jeunesse comme une superbe opportunité de retourner le régime en restaurant le culte d’Amon aboli par son père. Le jeune Toutankhamon mourra prématurément, avant ses 20 ans, du paludisme et ses successeurs feront tout pour effacer sa mémoire, 10 ans de règne à peine sur 3000 ans d’Egypte des pharaons. Celui dont on voulait effacer le nom est devenu le pharaon le plus célèbre de l’Histoire.

Et c’est ce qui fait de cet enfant roi un miraculé de la mémoire, toutes les tombes des pharaons d’Egypte ayant allègrement été pillées pendant des millénaires sauf la sienne, sauvée par l’oubli.

Pourtant, les archéologues ont décelé les traces d’ouverture du tombeau qui datent d’avant sa découverte officielle de 1922, des traces de déplacements d’objets aussi, mais aucun vol flagrant… ce qui ne fait qu’entretenir la légende d’une malédiction. Ces potentiels pilleurs auraient-ils été freinés dans leur approche ? Un mystère entretenu par le fait qu’une trentaine de personnes ayant participé à l’expédition auraient succombé dans les 10 ans, à commencer par Lord Carnavon, mécène qui participa à la découverte et mourut d’une violente septicémie dans l’année qui suivit. Howard Carter quant à lui, celui qui fut le premier à admirer les merveilles de la tombe du jeune roi, il mourut à la veille de la publication de son ouvrage sur la sépulture, lui qui avait consacré dix ans à répertorier le trésor… Toujours est-il que ces pièces que les anciens avaient tout fait pour ne jamais qu’elles sortent de leur coffre et ne quittent leur pharaon, sont bel et bien là, sous nos yeux, à Paris.

Une exposition bien calée, calibrée pour faire le tour du monde de Los Angeles en Paris en passant par Londres, un dispositif à l’américaine comme il s’en fait de plus en plus - escorte ultra sécurisée, transit des pièces en mode secret-défense, portes blindées, gardes du corps pour les trésors exposés, gros buzz médiatique… - Au total 2.000 m2, plus de 150 pièces maîtresses présentées au public dans une semi obscurité énigmatique - dont 50 voyagent pour la première fois hors d’Égypte.

Ici on est un peu peut-être comme les archéologues de l’époque qui découvrirent avec « stupeur » ce trésor enfoui dans la Vallée des Rois en 1922, 200 kilos d’or, des pierres précieuses par milliers, quatre sarcophages, dont un en or massif de 110 kilos évidemment resté en Egypte.

Ici on admirera néanmoins des pièces absolument inestimables – assurées quand même pour 1 milliard de dollars – comme le lit en or du jeune pharaon, l’un des 2 gardiens qui protégeait son tombeau, les sandales en or du jeune roi, faucon solaire, étui d’un arc de chasse aux têtes de lion en faïence bleue,  un pectoral en or de l’oiseau Ba, un bouclier cérémoniel en bois doré, des gants, des parures par dizaines, des objets intimes dissimulés aux regards pendant des millénaires.

Alors évidemment, on se pose tous la question, le célèbre masque funéraire de 10 kg d’or, incrusté de lapis-lazuli et d'autres pierres semi-précieuses, a-t-il fait le déplacement ? Non, il ne quittera plus jamais l’Egypte, comme d’ailleurs les pièces exposées ici qui sont destinées à retourner au Caire. C’est évidemment la petite déception de cette grande exposition, ça, et son prix, car il vous faudra prévoir 24 euros pour visiter ce tombeau géant, et 20 euros pour les moins de 14 ans… Un peu dommage car on aurait aimé un prix plus invitant pour les jeunes générations à un moment où les débats sur le pouvoir d’achat animent la France entière. On rappelle que l’exposition référence de 1967 était à 5 francs l’entrée et 1 franc pour les jeunes…

 

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Mystères et légendes entourent aujourd’hui encore le règne du pharaon Toutânkhamon. Des pans entiers de son histoire restent méconnus, mais on sait quand même qu’il est arrivé au pouvoir à 10 ans et qu’il délaissa le culte du dieu Aton au profit de celui du dieu Amon, prenant ainsi le nom de Toutânkhamon qui signifie « image vivante d’Amon ». Il aurait pu tomber définitivement dans l’oubli si l’archéologue Howard Carter n’avait pas découvert son tombeau le 4 novembre 1922. C’est le centenaire de cette incroyable découverte archéologique que cette exposition célèbre. Elle vous propose un voyage, mais pas n’importe lequel, celui du pharaon vers la vie éternelle. 150 pièces d’exception provenant de son tombeau sont montrées, mais malheureusement pour nous, le légendaire masque mortuaire, véritable trésor national, est resté en Égypte. Vous découvrirez les us et coutumes des anciens Égyptiens qui considéraient la mort comme une nouvelle naissance. Un ensemble de rituels, d’objets et de textes étaient mis en place afin d’assurer au pharaon la vie dans l’au-delà. Chaque objet funéraire est mis en lumière afin de comprendre l’importance de ces rites traditionnels. La statue du dieu Amon protégeant Toutânkhamon, prêtée par le Louvre pour l’occasion, vous accompagne dans votre découverte, tel un gardien divin. Une exposition à ne surtout pas manquer pour se plonger dans l’histoire de l’Égypte antique.

Le saviez-vous ? La légende raconte que le tombeau de Toutânkhamon a été frappé d’une malédiction. Certains ouvriers ont déclaré avoir vu une phrase sur la porte d’entrée : « la mort touchera de ses ailes celui qui dérangera le Pharaon ». Peu superstitieux, Howard Carter n’y prêta aucune attention. S’en est suivi une série de morts, dont celles de Lord Carnarvon, le principal mécène de l’expédition, et plusieurs membres de son entourage. Alors, à votre avis, malédiction ou simples coïncidences ?

150 exceptional pieces, 50 of which have never left Egypt, from the tomb of Tutankhamun are exposed. Immerse yourself in the story of this incredible discovery.

 

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